(Los Angeles) L’ancien PDG de l’Académie des arts et sciences de l’enregistrement, association américaine des professionnels du disque qui organise chaque année les Grammy Awards, a formellement démenti mercredi les accusations de viol portées la veille par celle qui l’a remplacée.

Mardi, Deborah Dugan a déposé plainte à Los Angeles auprès de la Commission pour l’égalité des chances professionnelles, accusant l’Académie qui vient de la suspendre de ses fonctions de discrimination et harcèlement.  

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Deborah Dugan

Dans sa plainte de 44 pages, la patronne de la Recording Academy affirme notamment avoir subi des pressions pour embaucher comme consultant son prédécesseur, Neil Portnow, alors qu’il était selon elle soupçonné au sein de l’organisation d’avoir violé une musicienne, « raison réelle pour laquelle son contrat n’avait pas été renouvelé » après 17 ans.

Neil Portnow a réagi mercredi en assurant que la plainte « était truffée d’accusations inexactes, fausses, scandaleuses et terriblement douloureuses » à son encontre.

« Les accusations de viol sont ridicules et fallacieuses. Suggérer qu’il y a eu (viol) c’est propager un mensonge », écrit M. Portnow dans une déclaration reproduite intégralement sur le site du magazine spécialisé Rolling Stone.

L’ex-patron de la Recording Academy nie en outre avoir demandé 750 000 $ US pour y rester en tant que consultant, comme Mme Dugan l’affirme en citant une proposition faite selon elle au conseil d’administration.

Première femme à diriger l’Académie, Mme Dugan détaille dans sa plaintes des accusations qui vont du harcèlement sexuel au conflit d’intérêts en passant par des irrégularités dans les votes pour les Grammy Awards, dont l’édition 2020 se tient dimanche à Los Angeles.

Elle soutient que c’est par mesure de rétorsion qu’elle a récemment été placée en « congé administratif » à la suite d’accusations de « mauvaise conduite ».

La Recording Academy a démenti, jugeant « étrange que Mme Dugan n’ait jamais évoqué ces graves allégations avant les accusations portées personnellement contre elle par une employée ». Cette employée « affirme que Mme Dugan avait créé un environnement de travail “toxique et intolérable” et avait adopté “un comportement fait d’abus et de harcèlement” », a déclaré l’Académie dans un communiqué.

Une enquête indépendante a été ouverte.