Ce n’est pas jojo, ce que raconte Roxane Bruneau sur Acrophobie. Ses chansons sont pétries de peurs. Celle de redescendre, celle de disparaître, celle de ne pas être entendue, celle de mal faire, celle d’aller trop loin.

Elle mesure, sur ce deuxième disque, l’envers de la gloire. Les revers de l’amour. Elle s’ouvre sur l’angoisse de ne pas être à la hauteur et celle de ne plus être aimée. C’est net, c’est direct et… c’est fort.

Roxane Bruneau ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis quand elle écrit. Ça fait partie de ses grandes qualités. Ce qui la distingue de quantité d’autres chanteuses et chanteurs pop, c’est justement cette authenticité. Elle écrit comme elle chante : avec ses tripes. Sans filtre.

Extrait du Cri des loups

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Le cliché veut que lorsqu’on est très personnel, on touche à l’universel. Roxane Bruneau se met totalement à nu. Elle chante au « je » tout le temps, mais elle ne sonne pas comme une égocentrique finie. Il se passe quelque chose dans ses chansons qui relève de la magie : en parlant d’elle-même, elle parle aussi des autres.

Ça marche à fond parce que ses chansons pop sont bourrées de mélodies fortes, de refrains accrocheurs et d’arrangements qui, sans être originaux, sonnent juste. Surtout, elles sont incarnées par une chanteuse qui affiche sans détour sa hargne, sa tendresse et sa fragilité.

IMAGE FOURNIE PAR DISQUES ARTIC

Pochette de l’album Acrophobie

Roxane Bruneau se sent parfois comme une perdante. Si c’est le cas, c’est une perdante magnifique. Portée par le courage dont on fabrique les gagnants. Ce disque-là est porté par l’instrument le plus éloquent de tous : un cœur.

★★★½

Pop. Acrophobie. Roxane Bruneau. Disques Artic.