Après Jeremy Gara (l’expérimental Passerine Finale) et Richard Reed Parry (la bande originale de The Nest), Will Butler est le troisième membre d’Arcade Fire qui fait paraître un album ce mois-ci. Generations est aussi le plus coulé dans le rock des trois, comme on pouvait s’y attendre.

On retrouve sur ce disque, sa troisième escapade hors d’Arcade Fire, des traits qu’on apprécie dans les chansons du groupe qu’il forme entre autres avec son frère Win : l’esprit de collectif et les refrains magnétiques, sans compter que la voix de Will a un air de famille avec celle de son aîné. Il y a aussi des affinités avec LCD Soundsystem (Promised, par exemple), tant dans le côté électro que dans le côté punk.

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Sur scène, Will Butler déplace de l’air. Ses emportements apportent quelque chose de frénétique, de dramatique et de déjanté aux concerts du groupe. Generations possède tout ce sens du drame. Qu’il soit rock ou plus électro, il est toujours brut. L’idée ici n’est pas de faire des chansons parfaites, raffinées, mais d’exprimer de manière nette les doutes et la fureur.

Bethlehem, la plus punk (ou post-punk, plutôt) du lot, possède une fougue et un sens du danger que n’a pas souvent Arcade Fire. I Don’t Know What I Don’t Know est assise sur un groove qui gronde et une tension longtemps contenue, contrepoids à l’impuissance et à la rage exprimées par le chanteur. Hide It Away, assise sur une puissante pulsation électronique, est dotée d’une retenue qui donne du poids au propos.

IMAGE TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE WILL BUTLER

Pochette de l’album Generations, de Will Butler

Will Butler ne sort pas tout à fait de l’ombre de son frère avec Generations. Il s’affiche par contre comme un rockeur à l’instinct sûr, dont les antennes savent capter les temps difficiles que nous traversons pour en faire des chansons qui ont du panache tout en sonnant vrai.

★★★½

Alternative. Generations. Will Butler. Merge Records.