(Paris) Vingt-deux manuscrits originaux du chanteur français Georges Brassens ont été adjugés aux enchères à Paris devant une salle bien remplie pour un total de 377 650 euros (588 600 $) frais inclus, soit cinq fois leur estimation globale, a annoncé la maison de ventes Artcurial.

Neuf préemptions ont été exercées lors de cette vente qui a fait l’objet d’une belle bataille d’enchérisseurs. 100 % des lots ont été vendus, a précisé Artcurial mardi.

Il s’agissait de manuscrits provenant de la succession de Fred Mella, ténor et soliste des Compagnons de la Chanson, mort en 2019, qui était un ami proche du chansonnier sétois.

Ce sont les documents de la fameuse Supplique pour être enterré à la plage de Sète qui ont remporté le plus haut prix à 54 600 euros (85 000 $), frais inclus, soit plus de 36 fois leur estimation.

Le manuscrit du Vieux Léon a atteint 36 400 euros (56 700 $), suivi par la chanson intitulée Le 22 septembre (35 100 euros ; 54 700 $) et par Les deux oncles (23 400 euros ; 36 500 $).

La soirée avait démarré en musique avec un concert des chanteurs du Hall de la Chanson qui interprétaient certains des morceaux mis en vente : une avant-première de leur spectacle Brassens, La mauvaise herbe, programmé en novembre.

Le long processus créatif et perfectionniste de l’artiste — parfois jusqu’à quatre ans pour la version définitive d’une chanson — a été mis en lumière lors de la dispersion de cette collection : recherches de vers, retouches, listes de mots d’un même champ lexical, ébauches de rimes, abandon puis réutilisation d’un vers.

Les archives municipales et la médiathèque de l’agglomération de Sète, ville de Brassens, ainsi que la Bibliothèque Nationale de France (BNF) sont à l’origine des préemptions.

La BNF a préempté Le vieux chêne et un ensemble de 74 pages de manuscrits pour Le blason.

« J’ai adjugé l’âme d’un poète dans une salle comble, recueillie, mais explosive », a résumé Hervé Poulain, le commissaire-priseur.