(Paris) La chanteuse belge Annie Cordy, interprète de succès populaires comme Tata Yoyo et La bonne du curé, est décédée vendredi à l’âge de 92 ans, à Vallauris, près de Cannes, a indiqué sa nièce Michèle Lebon à l’AFP.

« Elle a fait un malaise vers 18 h. Les pompiers sont arrivés très vite, ont tout tenté pour la ranimer », a indiqué sa nièce qui vivait avec elle depuis des années.

« Elle est partie en quelques minutes », a-t-elle ajouté.

« Elle avait des problèmes de mémoire, je ne suis pas très surpris, mais profondément triste », a réagi son ami, le chanteur Dave, interrogé sur BFMTV, soulignant combien Annie Cordy incarnait « l’énergie ».

Avec son tablier immaculé de « bonne du curé », ses nattes articulées de « Frida Oum Papa » et son truc en plume de Tata Yoyo, la reine du music-hall français a consacré sa vie à la scène où elle ne voulait donner Que du bonheur, titre d’un spectacle jazz et swing qu’elle donna au Casino de Paris et à l’Olympia.

Léonie Cooreman est née à Laeken, quartier de Bruxelles, le 16 juin 1928. « La France est mon pays et la Belgique ma patrie », disait-elle.

Blonde piquante, Annie Cordy a débuté dans des orchestres en chantant des standards américains, avant d’être engagée comme meneuse de revues au Bœuf sur le Toit à Bruxelles, puis à Paris au Lido en 1950, où elle devient Annie Cordy.

D’opérettes en comédies musicales (La route fleurie avec Georges Guétary et Bourvil, Visa pour l’amour avec Luis Mariano, Hello Dolly), en passant par le rire, la chanson, le théâtre, le cinéma et les téléfilms, l’infatigable fantaisiste fait preuve d’un perfectionnisme quasi maniaque. Elle enchaîne répétitions, tournées, enregistrement de chansons et plateaux de cinéma, à un rythme impressionnant.

Et l’amuseuse professionnelle était également une excellente actrice. Après avoir débuté avec Sacha Guitry (Si Versailles m’était conté, 1953), elle a élargi et ému son public par des rôles dramatiques dans Le passager de la pluie de René Clément, Le chat (Pierre Granier-Deferre) ou La rupture (Claude Chabrol).

En 2015, elle sonne tout aussi juste dans son rôle de grand-mère fugueuse dans Les souvenirs de Jean-Paul Rouve.

À l’occasion de ses 90 ans en 2018, Bruxelles avait baptisé un parc à son nom. « Cela fait un effet incroyable d’être ainsi reconnue par les siens », avait déclaré l’artiste à l’AFP, très émue par cet hommage dans son pays natal.