(Paris) La vedette de « l’afro-trap », le rappeur MHD, inculpé et incarcéré en France depuis janvier 2019 pour « homicide volontaire » après une querelle mortelle à Paris à l’été 2018, a été libéré jeudi sous contrôle judiciaire, a appris l’AFP de sources concordantes.

Une source proche du dossier a indiqué à l’AFP que le mandat de dépôt du musicien expirait jeudi, et son avocate Me Elise Arfi a confirmé à l’AFP qu’il avait été libéré en milieu de journée.

MHD est l’inventeur autoproclamé de l’« afro-trap », mélange de rap et de musiques africaines, apprécié en France et à l’étranger. Il est connu notamment pour un succès à la gloire du PSG, et apprécié par Madonna ou par Drake.

Le producteur DSK on the Beat, qui a travaillé avec MHD sur son premier album éponyme, a diffusé à la mi-journée sur Snapchat une courte vidéo de MHD présentée comme tournée à la sortie de la prison de la Santé où il était incarcéré, avant de la supprimer.

L’artiste pourrait toutefois éventuellement retourner en détention prochainement : la cour d’appel de Paris doit examiner, le 23 juillet selon une source judiciaire, l’appel formé par le parquet de Paris contre l’ordonnance du 7 juillet ayant conduit à la libération et au placement sous contrôle judiciaire de MHD.

Si la cour d’appel de Paris devait infirmer cette ordonnance prise par un juge des libertés et de la détention, un nouveau mandat de dépôt pourrait être prononcé contre l’artiste, conduisant à une nouvelle incarcération.

Sa carrière a connu un net coup d’arrêt en janvier 2019 quand il a été mis en examen pour « homicide volontaire » et placé en détention provisoire dans une affaire de règlement de comptes supposé entre groupes rivaux dans le nord-est de Paris.

Dans la nuit du 5 au 6 juillet 2018, Loïc K., 23 ans, a été renversé par une voiture, passé à tabac puis blessé à l’arme blanche dans le Xe arrondissement de la capitale française lors d’un règlement de compte entre bandes rivales des Xe et XIXe arrondissements.

Une dizaine de personnes se sont acharnées sur lui, une scène filmée par un témoin depuis une fenêtre. L’homme est très rapidement mort de ses blessures.

Au moins trois témoins ont identifié formellement MHD, selon des éléments de l’enquête dont l’AFP a eu connaissance. L’artiste conteste les faits.