Cenizas a été composé alors que Nicolas Jaar était… en quarantaine. La coïncidence ferait sourire si l’heure n’était pas aussi tragique. L’isolement du compositeur américano-chilien était volontaire et faisait partie d’une cure plus globale : il a cessé de boire de l’alcool et du café, de fumer et de « manger des animaux ».

Il s’est retiré du monde et en lui-même dans l’espoir d’éloigner les ondes négatives. Il n’y est pas parvenu. Cenizas (cendres) est un album enveloppé de nuages parfois sombres, un univers sonore empreint de gravité et aux atmosphères hantées. Ce n’est pas un cauchemar, plutôt une trajectoire spirituelle où l’on entend des réminiscences de chants religieux anciens et des pensées qui tournent en boucle. 

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Son voyage intérieur fait parfois sourire l’oreille (Gocce, où il semble fusionner une harpe et un piano) et, parfois, apaise (Garden, sur une mélodie presque sereine). Et si ces cendres sont un peu froides — c’est pas mal cérébral —, la quête d’essence est évocatrice.

IMAGE FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Cenizas, de Nicolas Jaar

★★★

Électro, ambient. Cenizas, de Nicolas Jaar, Other People.