C’est le temps ou jamais de faire du rattrapage et de regarder ces documentaires musicaux qu’on se promet de voir depuis si longtemps. Films sur les icônes de la pop ou du jazz, retour sur des événements culturels marquants, histoires mystérieuses, on trouve en ligne plus que le nécessaire pour passer à travers nos journées d’isolement.

Musique québécoise

La série documentaire L’espace d’une chanson, offerte sur le site de Télé-Québec, adopte un point de vue intéressant : passer par le territoire pour parler d’un artiste et de son œuvre. L’épisode consacré à Sylvain Lelièvre, par exemple, s’articule autour de sa chanson La basse-ville et raconte comment le fait de grandir à Limoilou, quartier ouvrier de Québec, a façonné l’homme et l’artiste. D’autres épisodes sont consacrés à Richard Séguin, Les Sœurs Boulay, Fred Pellerin et plusieurs autres. Sur Télé-Québec, on peut aussi voir un film consacré à Félix Leclerc et son héritage (Félix dans la mémoire longtemps), alors que Tou.tv offre entre autres un documentaire biographique consacré à Jacques Michel et une minisérie sur Marie-Mai. Sur Crave, on peut creuser le parcours de Patsy Gallant et revivre le début des années 80 avec Montreal New Wave.

> Consultez le site web de L'espace d'une chanson : http://lespacedunechanson.telequebec.tv/

Jazz, blues, soul

Il fait partie du club des légendes mortes à 27 ans. Le mythe de Robert Johnson dépasse toutefois cette anecdote. Il s’est mis à la guitare à l’orée de la vingtaine et sans grand talent, s’il faut en croire Son House, un pionnier du blues du Delta. Or, deux ans après s’être fait rabaisser par ce maître, Robert Johnson joue divinement. Ou diablement bien, s’il faut en croire la légende selon laquelle il aurait vendu son âme au diable… Sa vie pleine de trous et de mystères est racontée dans Devil at the Crossroads (Netflix), qui mêle habilement animation et prises de vue réelles. Netflix propose aussi des documentaires sur Miles Davis (Birth of the Cool), John Coltrane (Chasing Trane), Nina Simone (What Happened, Miss Simone ?), Quincy Jones (Quincy Jones) et l’icône soul Sam Cooke (ReMastered : The Two Killings of Sam Cooke). Sur AppleTV+, on recommande chaudement Amazing Grace, qui relate un concert événement d’Aretha Franklin dans une église baptiste de Los Angeles, en 1972.

Rock, folk

Queen a eu droit à son film biographique, Bohemian Rhapsody, jugé un peu trop sage par ceux qui connaissent le parcours du groupe — et celui de Freddie Mercury en particulier. Pour avoir une autre version de l’histoire, on peut le comparer à Queen : Days of our Lives, de Matt O’Casey, offert sur AppleTV+. Sur la même plateforme, on peut aussi revivre l’ascension du power trio canadien Rush (Rush : The Rise of Kings), dont le batteur Neil Peart est mort en début d’année. L’offre est variée sur Netflix, avec des documentaires sur la scène folk de Laurel Canyon dans les années 60 (Echos in the Canyon), Woodstock, Bob Marley et Keith Richards.

Pop

Taylor Swift a vécu sa vie sous les projecteurs et l’a transposée dans ses disques. Miss Americana (Netflix) raconte son histoire en images, en mettant l’accent sur les difficultés qu’elle a rencontrées (problème d’image corporelle, entre autres) et comment elle est passée de la starlette à la femme qui assume son féminisme et ses prises de paroles. Une trajectoire inspirante, même si le film a un air de biographie autorisée. Sur la même plateforme, on peut voir des documentaires sur Lady Gaga, Beyoncé, le producteur de disques Clive Davis (qui a signé autant Janis Joplin que Springsteen, Aerosmith, Aretha Franklin et Whitney Houston). AppleTV+ propose Justin Bieber Never Say Never, construit autour d’un spectacle au Madison Square Garden de New York en 2010.