La pianiste et compositrice néo-classique Alexandra Stréliski continue son ascension. Elle récolte trois sélections aux prix Juno, gala annuel de la musique canadienne dont les finalistes ont été annoncés mardi.

Sans surprise, son album INSCAPE figure dans la catégorie Album instrumental. Mais Alexandra Stréliski est aussi parmi les artistes en lice comme Révélation de l’année, alors que INSCAPE est finaliste comme Album de l’année aux côtés de ceux d’Alessia Cara, Bryan Adams, Michael Bublé et NAV.

Avec Hubert Lenoir l’an dernier et Céline Dion pour D’eux en 1996, c’est seulement la troisième fois qu’un artiste québécois francophone récolte trois sélections aux Juno.

Jointe au téléphone en fin d’après-midi mardi, Alexandra Stréliski, qui venait d’assister à la conférence de presse des Juno à Toronto, était consciente de l’ampleur de l’exploit.

« Comme j’étais invitée à la conférence de presse, je me doutais que je serais en nomination pour Album instrumental. Mais Révélation ? Et Album de l’année ? C’est une grosse catégorie, ça », raconte-t-elle avec fébrilité et bonne humeur.

Je ne m’attendais à rien. Et puis là, ça commence, et c’est ma face qu’on voit en premier, parmi toutes les photos de tous les finalistes !

Alexandra Stréliski

Une outsider

La pianiste québécoise est peu connue au Canada anglais, et n’a donné jusqu’à présent que quelques spectacles à Toronto. Les choses pourraient changer assez rapidement… « Ça devrait me faire connaître dans le marché canadien, mais aussi chez les Américains », analyse-t-elle.

Alexandra Stréliski est bien consciente d’être une outsider dans la liste des finalistes, et l’assume totalement. « Être marginale, c’est l’histoire de ma vie. À la conférence de presse, le monde avait l’air de se dire : mais c’est qui cette fille à lunettes avec trois nominations ? Mais j’avoue par ailleurs que moi, je n’avais aucune idée de qui est Alessia Cara. »

Il est également très rare qu’un album instrumental se retrouve dans la catégorie Album de l’année, ce qui prouve encore une fois que la musique d’Alexandra Stréliski continue de franchir les frontières — la pianiste a tout de même accumulé 80 millions d’écoutes en continu dans le monde.

« Ça me plaît aussi de briser les barrières de genre », dit la pianiste, qui ne s’attend pas à gagner de prix le soir du gala, mais qui admet avoir passé la dernière année à s’étonner elle-même.

C’est tellement gros que ça semble improbable. Mais en même temps, je ne m’attendais à rien à l’ADISQ et j’ai gagné trois Félix !

Alexandra Stréliski

La musicienne, déjà fort occupée, le sera donc encore plus pendant les prochains mois, puisqu’elle vient aussi d’annoncer des supplémentaires à sa tournée québécoise. « J’en profite, mais ça va vite. Je suis fatiguée. Mais j’ai choisi cette carrière et je fais exactement ce que je voulais. »

Autres sélections québécoises

Parmi les Montréalais, notons la présence de Patrick Watson comme compositeur de l’année. Le nouveau disque du chanteur, Wave, figure également dans la catégorie Album adulte alternatif, avec A Blemish in the Great Light de Half Moon Run et le disque posthume de Leonard Cohen, Thanks for the Dance.

Trois artistes montréalais se retrouvent aussi dans la catégorie Clip de l’année : Caraz pour Bun Dem de Sarahmée, Jonathan Robert pour Topographe de Corridor et Le GED pour Back Off de Laurence Nerbonne.

Le jazz montréalais fait aussi bonne figure : Dominique Fils-Aimé et Elizabeth Shepherd sont finalistes dans la catégorie Album de jazz vocal, alors que Jacques Kuba Séguin se retrouve du côté de l’Album jazz de l’année. En classique, on retrouve dans les différentes catégories l’Orchestre métropolitain, l’OSM (deux fois), le quatuor Molinari, Marina Thibeault et Marie-Ève Scarfone, ainsi qu’Ana Sokolovic.

Dans la catégorie Album francophone de l’année, cinq artistes se disputeront les honneurs : Fred Pellerin, Jean Leloup, Koriass, Les Louanges et Loud.

Le gala des Juno aura lieu le 15 mars à Saskatoon, et sera diffusé à la télévision de la CBC.

> Consultez le site des Juno : https://junoawards.ca/