Il ne faut se fier ni à la pochette « bédéesque » signée Zep ni au titre de l’album : Les mômes et les enfants d’abord n’est pas vraiment adressé aux gamins.

Vrai, Renaud propose des contes peuplés d’animaux et de monstres, mais il est aussi question de « feu au fion », de « tarpés », d’antispécisme et de misanthropie dans ces 12 chansonnettes inédites. Reste que c’est peut-être cet univers enfantin qui permet au « mec au foulard » de balancer quelques banalités du genre : « On aime la paix avant tout, ce qu’on déteste, c’est la guerre, qui fait des ravages partout ». Chanson suivante : « Le cannabis, c’est peut-être marrant, mais ça fait des ravages ». Pas très original.

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On effleure toutefois le Renaud vitriolique et autodérisoire de Société tu m’auras pas et des Bobos sur J’aime rien. « J’aime pas ma chanson, c’est pas Ferrat, pas Aragon », finira-t-il par « chanter ». En outre, L.O.L.I.T.A., déclaration d’amour à sa fille, n’arrive pas à la cheville de Mistral Gagnant, variation sur le même thème.

IMAGE FOURNIE PAR PARLOPHONE

Les mômes et les enfants d’abord, de Renaud

Si les mélodies sont souvent simples et efficaces, autant que l’instrumentation est variée (cordes, cuivres, harmonica, accordéon, percussions), la voix du chanteur — ou ce qu’il en reste — est chevrotante, carbonisée, calamiteuse… Heureusement que des chœurs viennent appuyer certains refrains et que des traits d’esprit pallient (en partie) une écoute souvent pénible.

★★½

Chanson. Les mômes et les enfants d’abord. Renaud. Parlophone.