Le pari était audacieux : faire le pont entre des rythmes antillais et une chanson punk-rock profondément ancrée à Montréal.

La pièce Apocalypso, oxymore et mot-valise entre deux danses, l’une funèbre, l’autre carnavalesque, rend bien les contradictions qui rythment l’album à la fois hédoniste – « On va danser sous les cocos » –, nihiliste – « On va crever comme les crocos » – et engagé.

Sur fond de frénétique fin du monde, l’importance de danser, de crier, de baiser… Albert Camus a trouvé un émule. « Y m’reste deux pouces de bizoune pour te dire je t’aime… »

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Parlant d’absurde, Pierre Lebeau vient narrer quelques poèmes bien torchés (La crise du verglas du 23 janvier, La scie circulaire, La petite boule).

Les études universitaires en jazz du chanteur originaire de Rouyn-Noranda se répercutent ici et là, entre deux élans rock, mambo ou bossa nova, portés par d’ambitieux habillages de cordes et de cuivres. L’on arpente les rues de Montréal et des capitales latino-américaines dans un même voyage… et pour pas cher.

Notons que Louis-Philippe Gingras sera en spectacle au Café Cléopâtre, le 13 novembre, dans le cadre du festival Coup de cœur francophone.

★★★½

Jazz-rock-pop. Tropicale Apocalypse. Louis-Philippe Gingras. Simone Records.

IMAGE FOURNIE PAR SIMONE RECORDS

Tropicale Apocalypse, de Louis-Philippe Gingras