Pas étonnant que les histoires d’Alexandre Poulin se soient faufilées dans les manuels scolaires du Québec.
L’auteur-compositeur originaire de Rock Forest offre, sur un cinquième album studio, une classe de maître en dix temps sur l’écriture de chansons pour « public de tous âges », avec un dosage quasi parfait de figures de style, d’humanité et de raffinement.
Il réussit à parler du déclin de la religion sans chercher à convertir (Marie-Madeleine), à filer une métaphore douloureuse sur le meurtre conjugal – incarné par un corbeau et une colombe (Tourterelle triste) – à mettre en cause le système d’éducation sur fond de chœur d’enfants lumineux (La mauvaise éducation) ou encore à aborder l’infidélité sans éclats tragiques (Avalanche).
Soyons francs : musicalement, Alexandre Poulin rebat très peu les cartes de la chanson à texte, dominée par les guitares sèches, hormis peut-être en ce qui concerne l’utilisation économe des refrains et quelques envolées électriques. On revient à ce Nature humaine d’abord pour les mots, portés par une voix douce et rassurante.
Chanson. Nature humaine. Alexandre Poulin. Bleu cardinal.