L’acteur de Jurassic Park et Jurassic World lance aujourd’hui son deuxième album jazz, intitulé I Shouldn’t Be Telling You This. Jeff Goldblum est au piano, entouré de son propre ensemble et d’une foule d’invités, dont Fiona Apple, Gregory Porter et Miley Cyrus.

Il a taquiné les dinosaures, joué tant le Christ que le Diable et une très inquiétante mouche. Il y a toutefois un rôle de Jeff Goldblum dont on a peu parlé jusqu’ici : pianiste de jazz. Pas à l’écran, même si on l’a vu au piano dans The Favor, the Watch and the Very Big Fish, mais dans l’ombre du cinéma.

Jeff Goldblum joue depuis plus de 15 ans au Rockwell, chic restaurant de Los Angeles doté d’une scène. Il a fondé son propre groupe de jazz, le Mildred Snitzer Orchestra, il y a plus de 30 ans. Il a d’ailleurs commencé le piano bien avant de devenir acteur : enfant, il prenait des leçons, adolescent, il jouait déjà dans des cocktails.

« J’aime la liberté du jazz, j’aime improviser, explique-t-il. Quand j’ai commencé à étudier le jeu à New York avec Sandy Meisner, la pierre d’assise de son enseignement, c’était l’improvisation. J’aime écouter les autres musiciens, sentir qu’ils déclenchent quelque chose de spontané en moi. »

Une carrière surprise

Sa carrière de musicien a pris un tour inattendu en 2017 lorsqu’il a accompagné Gregory Porter qui a interprété Mona Lisa de Nat King Cole sur le plateau d’une émission de télé britannique où il était venu faire la promotion du film Thor : Ragnarok. « Il m’a demandé si je voulais bien l’accompagner, raconte-t-il, à l’autre bout du fil. On l’a essayée en coulisses, on l’a faite une fois et on l’a refaite pour l’émission. »

Sa prestation est tombée dans l’oreille de Decca, l’étiquette de disques de Gregory Porter, qui lui a fait enregistrer un premier album paru l’an dernier : The Capitol Studio Sessions. « J’ai adoré ça », dit-il, avouant tout de même ne pas avoir pensé que cet album aurait une suite. Or, il a connu beaucoup de succès et c’est tout à fait « ravi » que l’acteur et pianiste est retourné en studio pour enregistrer une nouvelle collection de standards.

Derrière le micro, on retrouve surtout des invitées : Sharon Van Etten (sur Let’s Face the Music and Dance d’Irving Berlin), Fiona Apple (Don’t Worry ’Bout Me, popularisé par Sinatra), Anna Calvi (sur un morceau qui fusionne Four On Six de Wes Montgomery et Broken English de Marianne Faithfull) et même Miley Cyrus (sur The Thrill Is Gone).

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« On a trouvé intéressante l’idée d’avoir des femmes, des chanteuses qui ne sont pas associées au jazz, explique-t-il. Elles ont chacune un petit quelque chose de surprenant à leur manière, ce sont des esprits libres qui ont chacune un soul et un romantisme qu’elles expriment de manière inhabituelle. » Gregory Porter est aussi là (Make Someone Happy, de la comédie musicale Do Re Mi), alors que Jeff Goldblum reprend une chanson d’Eric Clapton.

Jazz « social »

L’acteur n’a pas la meilleure voix du monde, mais ses musiciens et lui dégagent un plaisir contagieux. « Je respecte les variations cérébrales, académiques, novatrices et même ésotériques du jazz, mais ce que je préfère, c’est le côté plus social, plus le fun, plus émotif et romantique [de la musique]. »

L’acteur vedette ne cherche nullement à voler la vedette, justement, lorsqu’il fait de la musique. Il reste volontiers en retrait, laissant ses musiciens, qu’il juge « très sophistiqués », et ses chanteurs invités briller. « Je fais des solos ici et là, mais j’aime bien l’idée de faire partie d’un ensemble, avoue-t-il. Comme acteur, même quand j’ai un gros rôle, j’aime le travail fait en groupe dans un esprit de collaboration. J’aime jouer en équipe. »

Jeff Goldblum et son groupe, qui ont fait une prestation remarquée au plus récent Festival de Glastonbury, en Angleterre, feront peut-être des tournées. S’il trouve le temps entre ses projets à l’écran, dont une série télé (The World According to Jeff Goldblum) et Jurassic World 3. Et il aimerait bien venir au Festival international de jazz de Montréal, qu’il connaît de nom. « J’aime bien Montréal, j’y suis allé un peu, dit-il. J’aimerais bien y jouer si ce n’est pas rêver [en couleur]. »

Jazz
I Shouldn’t Be Telling You This
Jeff Goldblum & The Mildred Snitzer Orchestra
Decca Records