Longtemps intitulé « l'album perdu de Miles Davis », Rubberband se retrouve aujourd'hui terminé, enrobé de voix invitées, dont celle de Lalah Hathaway.

Événement, évidemment, que la sortie de cette oeuvre inachevée, entamée à la fin de 1985 par le regretté trompettiste qui venait de mettre un terme à sa longue collabo avec Columbia Records pour rejoindre les rangs de Warner.

Revisité par les producteurs originaux, Attala Zane Giles et Randy Hall, épaulés par le batteur-neveu de Miles, Vince Wilburn Jr., le disque est tout sauf ordinaire et linéaire.

Certes, les premières écoutes déroutent. Malgré le désir répété des concepteurs-successeurs que l'opus ne sonne pas trop années 80, il sonne quand même saprément comme tel. C'est jazz, mais surtout funk, R&B et même pop.

This Is It, c'est justement ça : un son synthé super eighties futuriste (du passé). Le morceau Echoes in Time/The Wrinkle fait lui aussi écho à l'époque, comme Give It Up, qui donne dans un groove enjoué.

On suit cependant le conseil de Medina Johnson qui, dans la solaire Paradise, propose un voyage au paradis, côté mer. Puis, pour un peu de feutré, on se plonge dans So Emotional et cette prière de « surrender to this erotic dance ». On succombe.

★★★

Jazz. Rubberband. Miles Davis. Warner.

IMAGE FOURNIE PAR WARNER

Rubberband, de Miles Davis