Après avoir sillonné les festivals du Québec, c’en est presque fait pour le spectacle Le silence des troupeaux, que Philippe Brach présentait pour l’avant-dernière fois vendredi soir au 17e Festival de musique émergente (FME).  

Le Chicoutimien, habitué du festival de Rouyn-Noranda, est monté sur la scène de l’Agora des Arts sous l’alias Pierre-Marc Gosselin, coiffé d’une perruque et vêtu d’un long habit doré. « On est les Silences des troupeaux, un band hommage à Philippe Brach », a lancé le frisé chanteur. « On va plonger dans son univers comme dans un esti de sac de poubelles plein de mush ». Le ton était donné.

Brach était dans une forme splendide ; son public aussi.  

Une portion rock et endiablée de Né pour être sauvage aura bien vite raison de la moumoute, qu’il a fini par lancer dans la foule.  

Alice, Tu voulais des enfants… Tout fonctionnait pour l’interprète et ses quatre musiciens. Leur complicité était particulièrement palpable pendant la conclusion instrumentale de Mes mains blanches, une adaptation libre de Grandma’s Hands. Selon la légende racontée par le personnage Gosselin, la chanson serait née à Rouyn, il y a quatre ans presque exactement, « après que PKP ait crié “En français, SVP” » pendant le concert de Groenland.

La présence du troubadour sur les planches du FME était l’une des dernières occasions de faire le plein de l’humour et de la fougue de Brach. Un spectateur s’est même permis d’aller l’embrasser sur la bouche pendant la toute dernière chanson.  

Brach prévoit une « longue strike d’absence musicale » sur scène et sur disque. « Jusqu’à ce que ça sorte, mais pour l’instant, ça sort pas pantoute », a-t-il dit en entrevue avec La Presse avant son concert.

« J’ai l’impression que les trois derniers albums, ça a comme fait une bulle dans une même phase. J’ai le goût de faire une pause, sinon je vais chier tout le temps le même album, ça ne me tente pas. »

Après avoir rempli ses obligations professionnelles, le chanteur s’envolera pour un voyage de trois mois en Afrique et compte plancher, à son retour, sur l’écriture d’un roman et sur des projets jeunesse, à l’écrit et à la télévision.