L’étiquette californienne Saddle Creek, qui défend notamment le travail de Bright Eyes, a dégoté une perle montréalaise de folk-rock indé, qui a déjà deux EP à son actif.

Alexandra Levy, musicalement rebaptisée Ada Lea, présente avec What We Say in Private un premier « long jeu » de caractère, à la croisée d’influences et de parentés multiples : le flegme et la dégaine grunge de Courtney Barnett, la sensibilité et le folk lo-fi de Daniel Johnston (artiste visuel tout comme elle), la dream pop décalée de Girlpool.

La voix, elle, se faufile sur la pointe des pieds au travers de cordes capiteuses (Easy, très garage), de claviers et d’harmonies vocales (The Party). « And that night was a pure shade of honest, or something, was I wrong ? ’Cause I couldn’t tell the difference. »

Ce journal intime post-rupture, manifestement travaillé et retravaillé, est rehaussé d’échantillons de bruits ambiants : pépiement, passage d’avions et de camions, bourrasques, applaudissements, mémos vocaux.

Subtilement introduits par le coréalisateur Tim Gowdy (Barr Brothers), ces fragments de vie ajoutent encore plus de chaleur à un disque déjà fortement habité.

IMAGE FOURNIE PAR SADDLE CREEK/NEXT DOOR RECORDS

What We Say in Private, d’Ada Lea

★★★★

FOLK-ROCK INDÉ. What We Say in Private. Ada Lea. Saddle Creek/Next Door Records.