Star en ligne du néoclassicisme avec plus de 52 millions d’écoutes en continu sur le web, la Montréalaise Alexandra Stréliski peut aussi savourer son triomphe dans le monde physique : disque d’or pour les 40 000 exemplaires vendus de son album Inscape (Secret City Records), sélection sur la liste préliminaire du prix Polaris 2019… et un Théâtre Maisonneuve à guichets fermés.

Hier soir, devant ses fans les plus fervents, la musicienne de 34 ans avait prévu quelques valeurs ajoutées pendant l’impeccable exécution de ses pièces originales : magnifiques projections au pied et au-dessus de son instrument, toile dressée derrière elle, vaguelettes de tissu à ses pieds, subtils éclairages.

Rappelons que l’objet de ces compositions est de dépeindre ses paysages intérieurs. Ces paysages sont incarnés par des mélodies et harmonies consonantes, postromantiques, modernes, postminimalistes, très simples pour la plupart, très souvent repérables dans la forme chanson ou dans l’environnement audiovisuel — télévision ou cinéma.

Connues de tout un chacun, les trajectoires mélodiques et progressions d’accords de son œuvre encore jeune déclenchent des gammes d’émotions depuis leur conception… il y a plus d’un siècle. Consciemment ou non, Alexandra Stréliski a identifié ces puissants déclencheurs pour le grand public, se les est appropriés, les a ficelés à sa manière, les a intégrés à ses paysages intérieurs où pousse la fleur de peau, et que traversent des populations entières d’âmes sensibles.