Il fallait vraiment décortiquer la programmation extérieure pour débusquer le concert de Linda May Han Oh, soit dimanche à 17 h sur la scène extérieure adjacente à la station de métro De L’Église, à Verdun. À la tête d’un puissant quintette new yorkais, la contrebassiste, bassiste, leader et compositrice s’était adjointe des musiciens top niveau : le saxophoniste ténor Ben Wendel, le guitariste Matthew Stevens, le pianiste Fabian Almazan, le batteur Rudy Royston.

Cadeau du dimanche !

Pour un concert gratuit destiné au public de Verdun et autres jazzophiles très très motivés, cet ensemble ne faisait vraiment pas dans le smooth jazz ! Écoutez des extraits d’Aventurine, dernier opus de Linda Oh pour jazz de chambre contemporain lancé en mai dernier, vous aurez l’occasion de plonger dans un univers compositionnel extrêmement riche. Fort différent du quintette de dimanche, cependant ; on pouvait mieux se pencher sur les performances individuelles de ces formidables solistes, à commencer par celles la leader.

À n’en point douter, l’instrumentiste américaine (d’origine malaisienne), est devenue une des meilleures contrebassistes et bassistes électriques sur la planète jazz, tous sexes confondus. Ses compositions au programme sont relevées,   comportent des thèmes exigeants et complexes, assortis d’étonanntes imbrications de sous-thèmes au service de cinq solistes new-yorkais-pour la plupart des créateurs d’exception, bien plus que des sidemen. Avec en prime des pièces avec parties vocales, ce répertoire nous offre toutes les qualités recherchées par les jazzophiles : recherche, cohésion, haute virtuosité… groove !

Au fait, que Linda Oh soit membre du quartette de Pat Metheny, comme l’indiquent les notes de programme du FIJM (« c’est tout dire »), n’est pas un argument d’autorité ; en 2019, la musique de Linda Oh l’emporte largement sur l’œuvre récente du guitariste bien connu…