Ainsi donc, Bebel Gilberto a dû annuler samedi? Dilemme de couverture résolu du coup : déplaçons-nous illico au concert d’une vedette incontestée du 40e Festival international de jazz de Montréal : Mélody Gardot ne remplit-elle pas deux Wilfrid ce week-end ?

Et voilà, nous y sommes tout au fond, rangée ZZ, chaise droite, et il est parfaitement possible d’y écrire en direct – les consignes de Mme Gardot n’étant pas les mêmes que celles de Mme Norah Jones, force est de déduire.

Alors ? Pourquoi donc un impact aussi considérable côté Gardot ?

Essayons d’en piger à toute vitesse les caractéristiques, ayant assisté une décennie plus tôt aux premiers concerts de la chanteuse, pianiste, parolière, compositrice. C’était bien avant que son étoile brille au firmament de cette pop sophistiquée, propice aux arrangements fins, ornée de jazz « améropéen », et laissant libre cours à l’expression de très bons musiciens – petite formation l’incluant aux ivoires, et à laquelle on a greffé un ensemble de cordes recruté localement.

Il y a lieu de contempler cette Mélody au port altier, costume noir et verres fumés, voix sensuelle et ténébreuse, assortie de subtils vibratos, Américaine bilingue et visiblement francophile (très belle version de La chanson des vieux amants au premier rappel !), elle exerce un fort ascendant sur le grand public du FIJM. On y trouve assez de balises jazzistiques pour justifier ce statut de star dans un tel événement.

Référents archi connus, certes, mais repris avec classe et haute subtilité.