Ils ont intitulé leur plus récent EP La Musica Popular de Verdun. Alors, qui de mieux que Clay and Friends pour visiter le quartier ? Nous l’avons parcouru avec les membres du groupe, alors qu’ils inaugurent aujourd’hui le nouveau site de Verdun du Festival de jazz qui, pour la première fois, sort du centre-ville.

Clay and Friends, c’est un groupe de cinq musiciens et amis qui font de la musique « qui fait du bien » : Pascal Boisseau, Clément Langlois-Légaré, Adel Kazi, Mike Clay et Émile Désilets, tous âgés de 25 à 28 ans. Si seul Adel Kazi vit à Verdun, le quartier est leur port d’attache à tous : ils y composent, répètent et enregistrent leurs chansons, y boivent de la bière ou du café, y dégustent un brunch ou y attrapent un sandwich. « C’est un honneur de faire la soirée d’ouverture du Festival de jazz à Verdun, car les gens du quartier ont toujours été là pour nous. C’est un vrai écosystème », nous expliquent-ils dans un joyeux pêle-mêle.

Adel vit dans un appartement de la rue Wellington depuis trois ans. « Je n’aurais plus les moyens d’y habiter maintenant », note-t-il en nous faisant ensuite un petit historique du quartier. « Ce qui est bien, avec les cours d’histoire d’Adel, c’est que ça change chaque fois ! », rigolent ses copains. C’est chez lui que la majorité des chansons de Clay and Friends sont enregistrées, dans un studio maison dont l’objectif est de sonner comme du live. « Avant, on avait une seule pièce, maintenant, on est rendus à deux ! »

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

C’est chez Adel que la majorité des chansons de Clay and Friends sont enregistrées.

On marche rue Wellington pendant qu’Adel nous fait observer la diversité des commerces, bars et restos, entre ceux qui ont ouvert au cours des dernières années — « Quand je suis arrivé, il n’y avait rien ! » – et le très rétro. Clay and Friends aussi est un joyeux mélange des genres et des influences, mais également des langues. « Notre prochain album, qui sort à l’automne, sera tout en français, alors que celui de cet hiver était tout en anglais, explique le chanteur et auteur du groupe, Mike Clay. Je suis montréalais, je parle les deux langues, ça fait partie de moi. »

Assis à une des nombreuses terrasses qui empiètent sur la rue Wellington. Le noyau de Clay and Friends, c’est la rencontre entre Adel Kazi (à gauche), très doué faiseur de rythmes, et Mike Clay (debout au centre). « Il voulait monter sur scène pendant une de mes prestations. J’ai refusé. Il est monté quand même et s’est mis à faire du beatbox. On est tous tombés sur le cul. » Les nouveaux partenaires ont ensuite recruté des musiciens aguerris — Pascal Boisseau, Clément Langlois-Légaré et Émile Désilets ont tous étudié en musique —, et Clay and Friends était né. « On travaille avec plein d’autre monde aussi. Il y a un esprit de collaboration qui est toujours resté vivant. Ça fait partie du projet. »

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Clay and Friends aussi est un joyeux mélange des genres et des influences, mais également des langues.

Lors d’une pause dans le hall du studio de répétition Musicopratik, situé à cinq minutes à pied de chez Adel, les musiciens tombent par hasard… sur la programmation du Festival de jazz à Verdun. Le groupe a joué au Festival pour la première fois l’an dernier dans le Quartier des spectacles, et y participer est vraiment significatif pour eux. « On a tous des souvenirs d’enfance liés au Festival de jazz, on y est allés avec nos parents, on voyait les scènes plus grandes que nature. Et maintenant, on est là. C’est une étape pour nous », racontent-ils.

En route vers la nouvelle plage de Verdun, qui est inaugurée cet été – « Ça fait depuis qu’on est ici qu’on en entend parler ! » –, on s’arrête pour jouer au basket. L’ambiance est légère et complice. « On a tellement vécu d’affaires ensemble, on est liés par la vie », lancent-ils. Les cinq gars ont entre autres beaucoup voyagé en Europe. « En Allemagne, en Italie, dans des endroits où les gens ne comprennent ni l’anglais ni le français, ils réagissent quand même à notre musique », dit Mike Clay, qui voit la scène comme un lieu de chimie et de partage.

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Les cinq gars ont entre autres beaucoup voyagé en Europe.

Arrivés à destination. Les travaux pour aménager la plage de Verdun sont en cours, mais l’occasion de s’amuser un peu est trop belle. Cet été, après le Jazz, Clay and Friends participera à de nombreux festivals, dont à Québec et à Trois-Rivières. « Nous avons eu beaucoup de booking grâce aux plateformes d’écoute. » L’Europe les attend encore, mais cet été est consacré au Québec. « Montréal est ce que nous sommes et on veut l’apporter au monde, dit Mike Clay. On veut faire oublier les problèmes aux gens, dans notre musique et dans nos spectacles. » Ça risque d’être joyeux ce soir à 19 h rue Wellington.