Nous sommes partis dans les vapes à trois reprises avant de pouvoir, à la quatrième écoute, porter un jugement le moindrement lucide sur cette seconde concoction de feu doux, émulsion expérimentale « avec pas d’chant » du musicien-réalisateur Stéphane Lafleur et de Christophe Lamarche-Ledoux (Organ Mood, Chocolat).

Cet état d’hébétude ressenti sera sans doute reçu avec satisfaction par les compositeurs. Dans le sillon minimaliste et ambient de Brian Eno, le binôme déconstruit, concentre les sucs, taquine les claviers modulaires.

Il émane de ses chansons des effluves un brin ésotériques de musique générative — pour écrire simple, des ingrédients extérieurs ou aléatoires interviennent dans la recette sonore —, au risque que ça siffle parfois comme une bouilloire.

Le duo feu doux, qui décline ici quelque 40 minutes de sombres songes en Quatre climats habitables, est un projet exigeant, auquel il fait bon s’abandonner.

IMAGE FOURNIE PAR DARE TO CARE RECORDS 

Quatre climats habitables, de feu doux

Beaucoup de doux, plusieurs étincelles… et quelques tisons qui agacent. Voilà le tribut de l’audace.

★★★½ Instrumental. Quatre climats habitables. feu doux. Dare to Care Records.