Collaborateur de Jim O’Rourke, Ryuichi Sakamoto, King Midas Sound ou David Sylvian, l’Autrichien Christian Fennesz, 56 ans, se produisait vendredi dernier à la Sala Rossa dans le contexte des Suoni per il Popolo.

L’occasion est belle de revenir sur Agora, superbe album de son cru paru récemment. Aux frontières du drone et de l’ambient, cette musique horizontale regorge de microvariations et de couches sédimentaires extrêmement riches.

L’effet hypnotique généré ne se fonde pas sur la simplicité d’une ligne synthétique ; on a ici dans les oreilles une approche relativement comparable à certains travaux de Tim Hecker, Merzbow ou Richard Pinhas.

S’y fusionnent les éléments sonores produits par des logiciels, échantillons traités numériquement, mais aussi par des guitares et pédales d’effets.

IMAGE FOURNIE PAR TOUCH

Agora, de Fennesz

Les concepts mélodiques et harmoniques sont simples d’apparence ; on en admire la profondeur texturale au fur et à mesure que se succèdent les vagues de son.

Les ondes imaginées par Fennesz voyagent lentement et sûrement, les effets de saturation y font bon ménage avec les fréquences plus nettes, les mélodies consonantes cohabitent avec le bruit blanc et autres propositions noise.

Inutile d’ajouter que le plaisir d’écouter les quatre compositions d’Agora croît avec l’intelligibilité du son dans le cas qui nous occupe.

★★★★ BRUITISME. Agora. Fennesz. Touch.