Allons-y d’abord d’un avertissement : il faut passer outre les ressemblances – d’abord vocales – avec Klô Pelgag pour glisser pleinement dans l’univers de Mélanie Venditti.

La seconde, qui a frotté son violon alto aux côtés de la première, a voulu transformer deux deuils en épitaphes musicales sur un premier « long jeu » conceptuel.

Deuils presque simultanés de la mère et de l’amour, canalisés en une seule chanson de 45 minutes, elle-même découpée en 10 chansons intimement imbriquées.

Dans une prose descriptive inégale, mais viscérale, la musicienne de formation classique se guérit au gré d’orchestrations solennelles, de défoulements rock et de fatalisme grunge.

L’équipe de musiciens, à commencer par Blaise Borboën-Léonard (Lydia Képinski) aux arrangements de cordes, est à la hauteur du défi : ouvrir et fermer les volets selon les états d’âme de la protagoniste, captés en live.

À l’avenant, six coréalisateurs se sont servis dans une vaste valise d’instruments (piano, orgue, synthétiseur, vibraslap, guitare baryton, violon, etc.) et d’échantillonnages pour mieux circonscrire les cataclysmes du cœur qui ont consumé la chanteuse.

À l’image de Monsieur Mono ou de Sufjan Stevens, en voilà une autre qui modèle le laid pour en faire du moins laid. Et même du beau.

★★★ ½ Pop-rock. Épitaphes. Mélanie Venditti. Indépendant.