La pianiste et compositrice néoclassique Alexandra Stréliski a connu une année de rêve dans la foulée de la sortie de son album Inscape, lancé à l’automne 2018. Elle nous en a raconté un petit bout.

Son moment de 2019

« Mon année est remplie de moments forts et de surprises. Mais si j’avais à choisir un moment, ce serait celui où j’ai gagné le Félix de la Révélation de l’année à l’ADISQ.

« Je n’attendais pas ce prix du tout. Et fait, je ne m’attendais à gagner aucun prix ce soir-là. J’étais certaine que ce serait Les Louanges qui allait gagner, alors quand ils ont dit mon nom, j’ai tout de suite pensé à lui. Je me suis dit ‘oh non, il va être déçu !’ Pour vrai ! Alors oui, j’étais surprise, mais quand j’ai vu les gens autour qui avaient l’air contents pour moi, quand j’ai senti leur chaleur, j’ai su que c’était beau. 

« Par contre, je ne m’en souviens pas de tout. Ça va à une vitesse hallucinante. Surtout que je faisais une perfo tout de suite après avoir reçu le prix. J’ai à peine eu le temps de réaliser ce qui venait de m’arriver que j’étais au piano. Puis, je suis retournée m’asseoir dans la salle, j’ai eu un deuxième prix [auteure ou compositrice de l’année], je suis remontée sur la scène, je suis allée dans la salle de presse, j’ai fait des entrevues, tout le monde voulait me parler. J’ai réussi à appeler ma mère seulement 24 heures après, imagine ! En fait, je ne me suis pas vraiment couchée, peut-être vers 6 h, et ensuite, j’ai donné des entrevues toute la journée.

« Advenant la possibilité que je gagne, j’avais réfléchi à quelque chose que j’aurais voulu dire. Je me suis souvenue d’une femme que je respecte beaucoup, une amie, une artiste, qui m’a déjà dit : ‘Tant qu’à avoir la parole, aussi bien dire quelque chose.’ Moi, je voulais parler de santé mentale et de douceur. Alors quand j’ai dit qu’il ne fallait pas sous-estimer la force de la douceur, c’est vraiment ce qui est sorti spontanément. Ça va vite, un speech, mais je suis contente d’avoir réussi à dire des choses.

« Je n’ai pas tant profité du moment par contre, car après cet ouragan, je suis partie en Europe. Je suis revenue un mois après, et j’ai dit ‘ah c’est vrai !’ en voyant mes Félix dans le salon ! Je viens juste de m’arrêter un peu pour des vacances, et je prends vraiment conscience de ce qui est arrivé. Pour moi, c’est un aboutissement, un symbole. Que tu gagnes ou pas, ce n’est pas grave, mais quand tu gagnes, c’est un symbole pour le travail derrière, les gens qui t’entourent. C’est un beau symbole doré.’

Ce qui l’attend en 2020

Sorti il y a à peine plus d’un an, Inscape est loin d’avoir terminé sa vie, rappelle Alexandra Stréliski. La pianiste fera donc encore beaucoup de tournée en 2020, autant au Québec qu’en Europe. ‘J’aimerais aussi faire des collaborations avec des artistes, comme avec Elisapie à l’ADISQ, ou avec Tire le Coyote plus tôt cette année. J’ai le goût de ça. Et peut-être un film aussi, même si je ne suis pas sûre que j’aurais le temps… Je ne sais pas ce qui s’en vient. Le reste, ça va être go with the flow.’