Les disciples du gangsta rap se font plus silencieux depuis quelques années. Le genre a graduellement été délaissé depuis que Kanye West a remporté l’affrontement — au chapitre des ventes — entre son album Graduation et Curtis de 50 Cent, en 2007. Toutefois, le style de vie qui l’inspire n’a pas disparu pour autant.

À Buffalo, Westside Gunn, Conway the Machine et Benny the Butcher ont grandi en écoutant Wu-Tang Clan, Biggie et Mobb Deep, trame sonore de leur existence précaire. Deals de coke, séjours en prison, blessures par balle : les trois hommes dans la mi-trentaine ont vécu la vie dans la rue, mais, depuis le milieu de la décennie, ils semblent dormir en studio.

Cette année seulement, ils ont lancé collectivement 8 albums et réalisé 45 collaborations, d’après le compte Twitter Hip Hop By The Numbers. Sous le nom de Griselda, le trio conclut 12 mois fort productifs avec l’excellent WWCD.

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La recette est la même que pour les enregistrements précédents : rimes redoutables, flow articulé, présence imposante, récits fascinants, assurance inébranlable. Le tout sur des rythmes lugubres à souhait du génial Daringer, réalisateur maison de Griselda, et du Britannique Beat Butcha. La présence de Raekwon, 50 Cent et Eminem ajoute de la crédibilité au projet, même s’il était loin d’en manquer.

IMAGE FOURNIE PAR SHADY RECORDS

WWCG, de Griselda

Notons que WWCD est le premier album du groupe sous l’étiquette de ce dernier, Shady Records. C’est à se demander qui est le plus à la recherche de crédibilité.

★★★★

Rap. WWCG. Griselda. Shady Records.