Adolescente, Brittney Denise Park abandonnait nom de famille et prénoms pour se renommer Sudan, notamment parce qu’elle appréciait le violon soudanais, prolongement africain de sa formation sommaire de violoniste traditionnelle.

Elle rompit alors le lien familial pendant ce changement d’identité, quitta Cincinnati pour s’installer à Los Angeles et y mener une existence de nuitarde underground. Elle y forgea un personnage de femme-orchestre, usant de ses talents de violoniste, beatmaker au croisement de la nusoul/R&B et de l’électro/hip-hop, compositrice, autrice, performer, enchanteresse, chanteuse sensuelle et provocatrice.

Comme le suggère son physique sculptural sur la pochette, Athena se veut une ode à la beauté black, au pouvoir féminin, à l’indépendance d’esprit, mais aussi à l’artisanat fervent et à l’effort héroïque – conformément à la mythologie grecque. Cet opus fait suite à une paire d’EP parus en 2017 et 2018.

Voilà un fruit bien mûr, cultivé de concert avec des réalisateurs inspirés : Ernest Greene (Washed Out), Paul White, (Danny Brown) et Rodaith McDonald (King Krule, The XX, Sampha) ont contribué à façonner l’art de Sudan Archives. Pour la suite des choses, on peut se fier à l’opiniâtreté de la jeune dame…

★★★★

Nusoul/R&B, électro. Athena. Sudan Archives. Stones Throw Records.

IMAGE FOURNIE PAR STONES THROW RECORDS

Athena, de Sudan Archives