Elles ont moins de trois décennies de vie, viennent des quatre coins du Québec, chantent en français et mènent des projets solos qui leur ressemblent. Voici cinq jeunes artistes féminines qui gagnent à être vues et entendues à l’occasion du 33festival Coup de cœur francophone, qui bat son plein jusqu’au 17 novembre.

Lou-Adriane Cassidy, 22 ans

Des cinq jeunes femmes dont nous avons tiré le portrait pour cet article, Lou-Adriane Cassidy est sans doute celle qui se passe le plus de présentation. Grâce à un album remarqué en début d’année, La fin du monde à tous les jours, l’autrice-compositrice a pu ouïr son nom dans les sélections des catégories Album de l’année – adulte contemporain et Révélation de l’année lors du tout frais Gala de l’ADISQ. Les arrangements rappellent parfois le rock aérien de Karkwa, tandis que les paroles – auxquelles ont aussi participé Tire le coyote et Philémon Cimon – révèlent une maturité hors norme eu égard au jeune âge de la chanteuse. Son expérience de choriste-musicienne, entre autres aux côtés de Hubert Lenoir et de Keith Kouna, l’a par ailleurs outillée pour braver les planches avec bagou.

Son coup de cœur à Coup de cœur : Keith Kouna. « Parce qu’il est drôle, il est fort, il est hot. »

Où la voir ?

Avec Félixe, au Ministère, le 9 novembre, 21 h

Félixe, 28 ans

Après avoir officié en anglais sous le nom de Veronica Winter, Véronique Bazin porte désormais le masque de Félixe pour défendre son rock planant, matérialisé en septembre sur un premier album francophone, Prélude. L’on pense parfois à Salomé Leclerc pour la six-cordes électrique signature, la fibre pop des refrains ainsi que l’intériorité et la poésie contrastantes des paroles. « Ferme les lumières, on va se faire mal à s’aimer. » Reste que l’autrice-compositrice originaire de Sherbrooke crée un univers bien à elle – tour à tour lo-fi, grunge, folk, atmosphérique –, qu’il fera bon découvrir plus avant en concert.

Ses coups de cœur à Coup de cœur : La patère rose. « Parce qu’ils viennent de Sherbrooke et qu’on ne les voit pas souvent. » Philémon Cimon. « Pour l’ensemble de l’œuvre. »

Où la voir ?

Avec Lou-Adriane Cassidy, au Ministère le 9 novembre, 21 h

Andy St-Louis, 25 ans

À contre-courant du folk-rock intimiste de ses contemporaines, Andy St-Louis défend une « pop-cabaret-sympatique » – ce sont ses mots – teintée d’humour et « disneyesque » à souhait. Sur un premier album paru au printemps dernier, Chroniques d’un p’tit bout de femme, la diplômée de l’École nationale de la chanson a recueilli 15 saynètes modernes qui siéent davantage aux scènes qu’aux bandes FM. C’est derrière un piano et des personnages singuliers que culmine la contagieuse folie de la rousse chanteuse, endurcie à force de festivals, de premières parties, de comédies musicales et de concours. Jazz, trad, pop, cabaret : Andy St-Louis dépoussière la chanson d’un coup de plume vif et coloré.

Son coup de cœur à Coup de cœur : Allyson Pétrin. « Pour sa douceur, pour sa voix pure et puissante, ses textes poétiques et sa musicalité. C’est une femme en musique et je pense qu’elle est à surveiller. »

Où la voir ?

Au Verre Bouteille, le 14 novembre, 21 h, sous la forme d’un « party pyjama »

Virginie B, 26 ans

« Le bonheur, je l’ai dans mes mains », chante Virginie B sur Lundi matin, le « un cinquième » d’un premier EP tout franco paru en mai dernier, MARGO, « épitaphe » à la mémoire de sa regrettée grand-mère. Pour l’autrice-compositrice originaire de Sherbrooke, le bonheur prend assurément la forme d’une guitare ou d’un ukulélé, instruments de prédilection de son folk-rock urbain et intuitif. « Une médecine douce pour ma tête qui tourne trop », selon le libellé Bandcamp. Sur Métronome, notamment, les sonorités pop s’animent de percussions franches, de chœurs d’inspiration bluegrass et de lignes de guitare western. Toute cette énergie ne peut qu’irradier dans les bars et les salles.

Son coup de cœur à Coup de cœur : La patère rose. « C’est un coup de cœur d’enfance qui m’a donné envie de faire de la musique. Et c’est un groupe qui vient de Sherbrooke. »

Où la voir ?

Dans le cadre du laboratoire LUNES, au Quai des brumes, le 9 novembre, 22 h

Avec Éli Doyon et la Tempête, à L’Esco, le 17 novembre, 21 h

Poulin, 27 ans

Poulin, Valérie de son prénom fantôme, a presque tout largué dans son Saguenay natal pour s’installer à Montréal et embrasser sa passion : la musique. Les passages remarqués de la rockeuse au Festival international de la chanson de Granby, à Ma première Place des Arts et en demi-finales des plus récentes Francouvertes semblent sanctionner ses aspirations. Si seules quelques pépites grunge, psychédéliques ou atmosphériques sont venues à nos oreilles, Coup de cœur francophone sera l’occasion de déterrer un premier album complet, L’or des fous. De sa voix tranchante, Poulin aborde des thèmes parfois lourds – pornographie, dépression, etc. –, mais avec une facture visuelle empreinte d’humour et de théâtralité.

Son coup de cœur à Coup de cœur : Navet Confit. « Parce que c’est déstabilisant et pour son sens de la profondeur. »

Où la voir ?

Dans le cadre de la soirée Rock’n’rap LGBTQIA2+, à la maison de la culture Maisonneuve, le 8 novembre, 20 h 30

Lancement de l’album L’or des fous, au Quai des brumes, le 12 novembre, 22 h