L’auteur de ces lignes est né après ce que l’on croyait être le dernier album de Jacques Michel. Ce Tenir inopiné était donc l’occasion de découvrir le chansonnier au-delà de la charge sociale et symbolique des chansons phares Un nouveau jour va se lever, Amène-toi chez nous ou encore Pas besoin de frapper.

Pas de doute, le navigateur — au sens propre comme figuré — de 78 ans n’a pas perdu de son flair pour saisir la société, avec sagesse et sagacité. Ça fait parfois sourciller — « Y a des nuits attrayantes comme tes fesses » —, c’est parfois plutôt premier degré — du genre Alain Chamfort ou bien Aufray chante Dylan —, mais la plume et la voix claire sont enrobées dans un tel châle de nostalgie, de bienveillance et de tendresse que tout devient digeste, digne…

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Le constat tient pour ses observations politiques (Tenir) et intimes (Tu m’disais), ses conquêtes futures (Partir) et passées (déchirante Mon dinosaure est fatigué).

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Tenir, de Jacques Michel

C’est le musicien Andre Papanicolaou qui a eu la tâche d’apposer un vernis moderne sur les compositions, sans lever le nez sur des accents folk et cajuns. Sans dénaturer celui qui refuse, avec raison et courage, de ne devenir qu’un meuble à dépoussiérer une fois par année.

★★★½

Chanson. Tenir. Jacques Michel. Audiogram.