Mathieu Bérubé avait mis la table en 2016 avec Saudade, collection de titres peaufinés et défendus au gré de concours et de festivals.

Désormais installé à Natashquan, mythique terreau chansonnier, l’auteur-compositeur-interprète flirte avec l’album-concept sur Roman-savon, 12 bulles d’émoi inspirées des soap américains.

Pour mener ces tribulations à terme, une distribution hors norme : Antoine Corriveau à la réalisation, Mélanie Venditti aux cordes, Elyze Venne-Deshaies et Jérôme Dupuis-Cloutier aux cuivres, Stéphane Bergeron à la batterie et… et nous pourrions épuiser cette critique dans une plate énumération.

Est-ce que l’union fait la force ? Oui. C’est un disque à la fois touffu, en orchestrations chargées et en charges émotives, et léger, grâce aux lignes folk et à la voix grave de Bérubé qui flotte en apesanteur.

Les textes — cryptiques, elliptiques — gagneraient parfois à toucher terre (« Je m’amuse, tu m’écartes, je cherche ma muse »), mais ne sont pas dénués de profondeur et de trouvailles textuelles (« Il pleut des clous, je bois tes coups, tu me martèles et je m’assomme »).

Décidément, la rentrée est riche en sorties.

★★★★

Folk-rock-pop. Roman-savon. Mathieu Bérubé. Ad Litteram.