(Paris) La bataille judiciaire autour de l’héritage de Johnny Hallyday reprendra de plus belle en novembre entre Laeticia, sa veuve, et les aînés du chanteur disparu en 2017 : Laeticia Hallyday a fait appel du jugement rendu fin mai qui avait confirmé la compétence de la justice française.

L’audience se déroulera le 6 novembre à Versailles, près de Paris, ont annoncé les avocats des parties.

Fin mai, le jugement du tribunal de Nanterre, dans la banlieue parisienne, avait marqué un revers pour la veuve de Johnny, qui souhaitait que le contentieux l’opposant aux enfants du chanteur, David Hallyday et Laura Smet, issus de précédents mariages, soit tranché aux États-Unis et non en France.

Le tribunal avait conclu que malgré ses nombreux voyages et séjours aux États-Unis, le chanteur était résident français au moment de sa mort en décembre 2017.

Dès la fin de l’audience, le conseil de Laeticia, Me Ardavan Amir-Aslani, avait fait part de son intention de faire appel.

« C’est une bataille de perdue, mais la guerre est loin d’être terminée », avait confié en mai Me Amir-Aslani à l’AFP.

Pour Me Emmanuel Ravanas, l’un des avocats de Laura Smet, la compétence judiciaire française « est une décision extrêmement importante parce qu’elle marque l’attachement de Johnny Hallyday à la France et donc par contrepoint l’incompétence du juge américain pour traiter de ce dossier ».

N’ayant pas encore pris connaissance des arguments développés dans l’appel formulé par Laeticia Hallyday, les avocats de Laura et David Hallyday n’ont pas souhaité le commenter pour le moment.

Depuis plus d’un an, David Hallyday et Laura Smet ont engagé une bataille judiciaire au long cours contre la veuve de leur père pour obtenir la part d’héritage dont ils estiment avoir été privés. Par un testament rédigé aux États-Unis en 2014, le chanteur lègue l’ensemble de sa fortune à sa dernière épouse et à leurs deux filles.

David et Laura ont déposé en 2018 un recours sur le fond devant la justice française.  Ils estiment que le testament les « déshérite », ce qui est interdit en droit français, et demandent « que la succession soit soumise aux règles de dévolution légales » en France.

Fin mai, l’avocat de Laeticia Hallyday a annoncé que sa cliente avait déposé une demande de nationalité américaine, tout en précisant qu’elle conserverait la nationalité française.

Le 26 juin, un juge de Los Angeles, appelé à se prononcer sur le transfert d’avoirs de Johnny Hallyday dans un « trust » dont sa veuve Laeticia est bénéficiaire, a pour sa part une nouvelle fois reporté sa décision, en attendant celle de la justice française, qui a notamment gelé une partie de l’héritage (immobilier, certains droits d’auteur et redevances).

Selon les différents acteurs du dossier, sans accord à l’amiable la procédure pourrait durer une décennie.