Elle n’a pas attendu longtemps avant de reprendre le collier. Moins d’un mois après son dernier concert à Las Vegas, Céline Dion était de retour sur scène, hier à Londres, pour un concert exceptionnel à Hyde Park, dans le cadre du festival British Summer Time.

À vue de nez, ils étaient au moins 35 000 à être venus applaudir leur idole. Peut-être même plus : certains parlaient de 50 000, voire de 55 000 personnes.

Chose certaine, les conditions étaient optimales pour ce concert en plein air. Il faisait beau et bon sur la capitale britannique et la petite brise ne faisait qu’améliorer le tout. Céline n’aurait pu souhaiter mieux pour son seul concert de l’été, donné sur le gazon, sous les étoiles.

Ceux et celles qui s’attendaient à un nouveau spectacle en ont toutefois été quittes pour une petite déception.

La diva a plus ou moins présenté le même show qu’à Vegas, avec quelques légères modifications, question de s’adapter au public britannique.

Elle a notamment repris une chanson produite pour elle par George Martin (The Reason) et évacué Unison, au profit de son nouveau single, Flying on My Own, un tube vaguement disco qui devrait figurer sur son prochain album en anglais prévu pour l’automne et qui laisse présager une certaine forme de renouveau pour la suite de sa carrière.

« Une mer de gens »

Le soleil commence à tomber lorsque Céline arrive sur scène, arborant d’immenses lunettes fumées. Vêtue d’un jumpsuit bleu cobalt metal flake inspiré de la mode des années 80, elle entre dans le vif du sujet avec I’m Your Lady et That’s the Way It Is, puis marque une première pause pour s’adresser au public.

« Je suis tellement heureuse d’être avec vous dans l’incroyable Hyde Park. » Scrutant l’horizon, elle se dit impressionnée par la grosseur de la foule. « C’est une mer de gens. On ne sait où ça commence ni où ça finit ! », lance-t-elle, avant de poursuivre avec I’m Alive et Because You Loved Me.

Pendant près de deux heures, Céline va enchaîner ses grands succès (Beauty and the Beast, It's All Coming Back to Me Now, All by Myself, Pour que tu m’aimes encore…), en plus d’une poignée de reprises comme Kiss, Purple Rain ou River Deep Mountain High.

Quatre grands écrans à DEL relaient son image en gros plan. On peut voir de près son bronzage supersonique et sa tenue vestimentaire, dont elle changera par quatre fois pendant le spectacle : après le jumpsuit bleu, la grande robe verte en soie qui flotte au vent, le jumpsuit mauve à paillettes et enfin la grande robe jaune pour le rappel du Titanic

Que dire, sinon que la chanteuse est fidèle à elle-même. En langage sportif, on dirait qu’elle livre la marchandise.

Elle serre les poings, pointe les doigts au ciel, blague un peu, verse une larme, et joue bien sûr la carte de la proximité, un art auquel elle a toujours excellé.

« J’aimerais tellement descendre parmi vous pour jaser et manger de la pizza… »

Des fans inconditionnels

Le public ? Conquis d’avance, bien sûr. Et varié. Des jeunes, des vieux, des couples, des groupes d’amis, tant des hommes que des femmes. Et l’on constate que les fans de Céline sont partout les mêmes, et qu’ils aiment leur idole pour les mêmes raisons.

« Elle a une voix fantastique »

« Elle est restée la même. »

« Elle touche au cœur. »

« Son histoire d’amour avec René, c’était teeellement beau. »

PHOTO JEAN-CHRISTOPHE LAURENCE, LA PRESSE

Pauline, Pauline et Margot sont venues spécialement de France pour voir Céline Dion. 

Croisées quelques heures avant le spectacle, Pauline, Pauline et Margot sont venues spécialement de France pour la voir à Londres. Elle se sont habillées avec des robes à paillettes pour lui rendre hommage et disent aimer sa « façon d’aller de l’avant », maintenant qu’elle a tourné la page René.

Un peu plus loin, il y a Katie, Elsa, Selena et Bryn, qui portent tous le même t-shirt noir de « Celine ». Ils ont la jeune trentaine et vivent à Londres. Ils étaient prêts à faire le voyage à Vegas pour voir leur « idole de jeunesse », mais s’avouent très heureux de ne pas avoir eu à faire le déplacement.

« J’ai quand même économisé 3000 livres », se réjouit Bryn.

Certains, comme Sarah, sont carrément inconditionnels. La jeune femme a vu Céline avec son mari, lors de son dernier passage à Londres en 2017, à l’aréna O2. Cette fois, elle a invité sa meilleure amie Natalie. 

PHOTO JEAN-CHRISTOPHE LAURENCE, LA PRESSE

Sarah, à droite, et son amie Natalie

[Céline] a toujours été là pour moi. Sans elle, j’aurais pu mal tourner. Je l’aime tellement que j’ai même appelé ma fille Celine…

Sarah, une fan 

Rare note discordante dans cette mer de louanges, Jean se garde une petite gêne. Ce Réunionnais a vu Céline à Vegas et à Lyon. Il trouve que son spectacle ne se renouvelle pas beaucoup et il place de grands espoirs dans le prochain album. « Avec un peu de chance, ça changera un peu, dit-il. Mais elle est attendue au tournant. »

Petit mot, enfin, sur Josh Groban, qui assurait la première partie en plein soleil. Ce jeune musicien doué, qui a été découvert par Céline et David Foster, maîtrise bien les codes du crooning sophistiqué façon Broadway. Mais quelqu’un, quelque part, devrait peut-être lui dire qu’il abuse du trémolo.

À tout prendre, on préfère encore la traductrice pour sourds-muets, qui « jouait » avec passion les chansons de Céline, en médaillon sur le grand écran. Pas seulement les mots, mais aussi les orchestrations… aussi les émotions. Tout simplement spectaculaire… et épuisant à regarder !

Céline doit commencer sa nouvelle tournée mondiale à Québec, au Centre Videotron, les 18 et 20 septembre. Tournée qui la mènera ensuite aux États-Unis, puis à nouveau en Europe.