Fils d’un jazzman afro-américain et d’une chanteuse hongroise, le percussionniste Makaya McCraven s’avère l’un des acteurs essentiels du renouveau jazzistique.

On en vient à cette conclusion à l’écoute de Universal Beings, album de 22 pièces paru l’an dernier chez International Anthem, et qui aurait dû faire partie du top jazz de La Presse de 2018… si on ne l’avait pas écouté tardivement, soit au début janvier 2019.

Après quoi on se farcit In The Moment, un album qui remonte à 2015 et on se dit… vieux motard que jamais !

Batteur innovant, compositeur inspiré, directeur artistique visionnaire, leader charismatique, Makaya McCraven coiffait la soirée de dimanche au Gesù, il fallait y être, car son approche est parmi les plus excitantes de l’heure. Au programme, un jazz contemporain assorti d’une sensibilité électro, hip hop, soul/R & B ou world 2.0.

Les compositions relèvent du collage et de la surimpression numériques, comme on l’observe chez les beatmakers hip hop et producteurs électro, pour être ensuite transcrites dans une langue instrumentale de haute volée.

Concoctée à Chicago, cette langue de Makaya McCraven est riche, consistante, peut-être plus substantielle que la plupart des propositions cool venues de Los Angeles ou de Londres — points chauds du renouveau jazzistique comme on le sait.

Devant nous, des musiciens inconnus de l’immense majorité des jazzophiles, tous jeunes, tous brillants… très bientôt très connus : Matt Gold, guitare, Irvin Pierce, saxo ténor, Gregory Newman Spero, piano et claviers, Jeremiah Hunt, basse.

Oui, absolument, nous sommes en 2019 et ce jazz est criant d’actualité. Wow, quel groove mes amis.