Ça a plané pour lui dans des lieux de concours : Dégelis, Place des Arts, Granby. Voilà que l’auteur-compositeur-interprète Marc-Antoine Beaudoin atterrit, un pied dans la marge et un autre dans la pop, sur un premier album intégral, Déséquilibre.

Entouré par des routiers du studio — André Papanicolaou, José Major, Remy Malo, Alex McMahon — et chapeauté par Marc Pérusse, le talentueux Thetfordois transporte sa force tranquille et sa vieille âme sur 11 pièces fichtrement bien construites, enveloppées par une voix claire, des claviers subtils et des arrangements de cordes raffinés.

Rang des comparaisons, Philippe Brach et Marc Déry cognent souvent à la porte. Nos réserves, en rien irrémédiables ?

Alors que des Lydia Képinski, Vincent Roberge, Hubert Lenoir, Mon Doux Saigneur, Jérôme 50 et d’autres fringants chanteurs foutent le feu au pop-rock québécois, Beaudoin, 21 ans, réfléchit sagement à une vie déjà adulte (Notre maison, avec Lou-Adriane Cassidy).

Quelques jeux de mots — « Mon visage a posé une mauvaise mine » — et métaphores convenues — « Tous tes lampadaires comme des étoiles dans la nuit » — empêchent en outre l’immersion totale.

IMAGE FOURNIE PAR LES DISQUES DE LA CORDONNERIE

Déséquilibre, de Marc-Antoine Beaudoin

Déséquilibre reste un album jalonné de promesses. Il suffit d’écouter la magnifique La tête à l’envers pour s’en convaincre.

★★★ ROCK. Déséquilibre. Marc-Antoine Beaudoin. Les disques de la cordonnerie.