On dit parfois de Claudio Capéo qu’il est « un Zaz au masculin ». Même la fougueuse chanteuse l’a répété au cours d’un récent concert au Centre Bell dont il avait assuré la première partie. Le revoilà à Montréal avec l’envie de mettre du soleil dans nos vies.

On ne s’étonne jamais de voir une ovation à la fin d’un concert. Ça fait tellement partie du scénario qu’on le remarque seulement si ça ne se produit pas. Qu’un artiste qui joue en lever de rideau embarque la foule au point de recevoir le même genre de traitement, c’est rare. C’est ce qui est arrivé à Claudio Capéo en avril dernier. Inconnu (ou presque) quand il a mis le pied sur la scène du Centre Bell, il l’a quittée devant un parterre de spectateurs qui l’acclamaient. Debout.

« On a été agréablement surpris, admet le chanteur français, encore touché de cet accueil. Il y a une folie assez belle qui s’est installée dans la salle. On s’est dit qu’il y avait peut-être une petite place pour nous au Canada… On est ressortis avec beaucoup de joie et énormément d’impatience de revenir. »

Son vœu est déjà exaucé : il se produit aux Francos ce soir.

La partie n’était pas gagnée d’avance. Claudio Capéo, dont la carrière a démarré sur les chapeaux de roues en France après son passage à l’émission The Voice, il y a trois ans, se produit généralement avec quatre musiciens. Ils n’étaient que trois. « Se retrouver en formule acoustique, ce n’était pas évident », dit-il. Le courant a passé. Un courant fort, même.

« On ne s’arrête pas à faire de la chanson française parce qu’il y a de l’accordéon. On se donne le droit de partir dans tous les sens. Juste parce que ça fait du bien. »

Un mélange festif

Il faut dire que l’univers de ce trentenaire élevé en Alsace, mais enraciné musicalement beaucoup plus au sud, est joyeux et communicatif. Un peu chanson française, un peu pop, il emprunte aussi des sonorités gitanes, africaines (Plus haut) et même arabisantes sur Que Dieu me pardonne, en duo avec Kendji Girac. Un mélange festif dont on se demande d’où il peut bien venir… « Moi non plus, je ne sais pas ! », rigole-t-il lorsqu’on lui pose la question. Et il s’en fiche un peu : ce qu’il veut, c’est faire du bien.

Claudio Capéo — un peu comme Zaz, c’est vrai — porte en lui une envie de liberté et une énergie solaire. Ses chansons parlent de partage, d’amour, de se retrousser les manches et de vivre à fond. Loin de se morfondre sur des accords mineurs, il est du genre à voir le verre d’eau à moitié plein. « Ça vient de ma mère, ça, dit-il spontanément. Elle me disait toujours : “Souris, Claudio, souris, parce que la vie, elle est trop belle. Il ne faut pas passer à côté.” »

« C’est vrai qu’on a des moments plus durs, mais il faut toujours retrouver ce petit côté positif qui permet d’aller de l’avant, estime-t-il. Ça permet de retrouver le sourire et ça fait du bien. Et si on arrive à le partager à d’autres personnes, c’est encore mieux. »

On ne doute pas une seconde qu’il arrivera à mettre de la joie aux Francos.

Sur la scène Bell (place des Festivals) ce soir, 19 h.