L’icône malienne Salif Keita, une soirée consacrée au hip-hop guinéen, l’étoile montante Djely Tapa et les 50 ans de l’ensemble haïtien Tabou Combo figurent parmi les événements au programme du prochain festival Nuits d’Afrique, qui se tiendra du 9 au 21 juillet. Aussi à retenir : les concerts de Songhoy Blues et Imarhan, deux groupes qui, chacun à sa façon, ouvrent les horizons du blues du désert.

Colin Rigaud, responsable de la programmation, se réjouit de présenter Salif Keita, « une légende de la musique », le 11 juillet. « Il est déjà venu dans le cadre de la programmation régulière, mais jamais au festival. Il fête ses 50 ans de carrière et ses 70 ans cette année », rappelle le programmateur.

Il y a quelques années, la scène rap sénégalaise était en ébullition. L’action s’est déplacée un peu plus au sud. « Là, ça bouge en Guinée avec des festivals et d’énormes concerts sur la place du Palais du peuple à Conakry », expose Colin Rigaud, tout en soulignant que la scène urbaine demeure effervescente un peu partout en Afrique. Djegg J Force 3, Banlieuz’Art, King Alasko et Tamsir partageront la vedette de la soirée Urban Africa (le 18 juillet).

Ce n’est pas sans fierté que le festival présente Djely Tapa (le 16 juillet), établie à Montréal, qui mêle la tradition mandingue aux possibilités de la musique électronique.

Les espoirs du blues du désert

Après Tinariwen et Bombino, on aura l’occasion d’arpenter d’autres territoires du vaste blues du désert. Fat Possom Records (The Black Keys, R. L. Burnside, etc.) mise sur Songhoy Blues, groupe dont les membres ne sont pas touaregs, mais mettent du blues ensablé dans leurs racines maliennes. D’Algérie, Imarhan adopte une approche plus funky. « lls modernisent vraiment le son blues touareg, dit Colin Rigaud. Le leader d’Imarhan a tourné pendant un moment avec Tinariwen, alors c’est la même famille, mais une nouvelle génération. »

Le programmateur souligne par ailleurs la venue d’une « bombe de la scène colombienne » : Systema Solar. « Avec Bomba Estéreo, c’est le groupe qui a popularisé ce mélange de musique électronique et d’influences colombiennes – sonorités afro comme la choopeta, la cumbia, etc. », dit-il. Les spectacles du groupe, avec costumes et VJing, sont très visuels.

Le calendrier des prochaines Nuits d’Afrique compte aussi un spectacle solo de Daby Touré (qui vit maintenant à Montréal), un concert de la Cap-Verdienne Elida Almeida (aux chansons plus pop et festives que les mornas de Cesaria Evora) et une création du Cirque Kalabanté, de Guinée. Il s’agit d’un spectacle construit autour du tambour — évidemment central dans les musiques africaines —, mais aussi inspiré de l’approche physique et presque chorégraphiée des tambourinaires japonais.