Santa Teresa a le vent dans les voiles : le festival lancé il y a trois ans présente déjà des artistes d’envergure internationale et son spectacle extérieur de samedi affiche complet. Son coup d’envoi sera donné demain avec entre autres une prestation des Trois Accords dans une petite église, dont les billets – gratuits – sont cachés un peu partout dans Sainte-Thérèse…

« On veut créer des petits moments de magie », explique Audrey Canuel, responsable de la programmation. D’où cette chasse au trésor pour le spectacle des Trois Accords, précédés sur scène de Thierry Larose et d’Anatole. Comment mettre la main sur les précieux laissez-passer ? Il faut suivre les indices dévoilés par Teresa, emblème de l’événement, sur les pages Instagram et Facebook du festival.

Santa Teresa affirme cette année son parti pris pour l’éclectisme. Samedi, sur sa principale scène extérieure, on pourra entendre des musiciens dont les univers sont aux antipodes : le rock planant de MGMT, le rap du Français OrelSan et la pop fantasque d’Hubert Lenoir, qui sera aussi l’un des DJ invités à mettre de l’ambiance dans l’espace « Jam » situé au skatepark du parc Ducharme.

L’affiche du dimanche est « un peu plus jeune, plus hip-hop », souligne Audrey Canuel. 

« On termine avec Lunice, un DJ d’ici qui rayonne à l’international et on est vraiment fiers de laisser la place à quelqu’un d’ici pour clore la soirée », explique-t-elle.

Seules deux salles présentent des programmations associées à un genre en particulier : rap au Local 41 (avec entre autres Rymz, Alaclair Ensemble et Danger Incorporated) et indie rock au Montecristo (avec Corridor, Okay Kaya et Yves Tumor, notamment).

« On présente cette année des concerts pour des festivaliers de tous âges, précise toutefois Audrey Canuel. Je pense entre autres à Jorane, dans l’église [Sainte-Thérèse-d’Avila], qui s’adresse à un autre public. » L’envie de ratisser large n’empêche pas ce constat : le festival cofondé par Julien Aidelbaum (Scène 1425) vise principalement un auditoire d’ados et de jeunes adultes.

Aller chercher les jeunes

L’offre en culture de marge manquait en périphérie, selon la programmatrice. « Je ne sais pas si Santa Teresa va rendre la banlieue cool, mais on a cette volonté d’aller chercher ces jeunes qui n’ont pas nécessairement l’opportunité d’aller voir ce qui se fait à Montréal, dit-elle. On a tous un peu grandi en banlieue, un peu à l’écart. On a tous un peu vécu le fait d’être loin d’un grand centre, alors on trouve ça important. »

L’an dernier, l’événement a été marqué par des ratés : la prestation de Nick Murphy a dû être écourtée en raison de retards accumulés, alors que celle de Lil Uzi Vert a carrément été annulée puisque le rappeur américain est resté coincé à la douane. L’organisation avait alors proposé aux gens de se faire rembourser.

« On a respecté notre engagement », dit Audrey Canuel. Les finances de l’événement en ont-elles souffert ? « On s’en est bien sorti », assure-t-elle, sans entrer dans les détails. Santa Teresa dit avoir « appris de [ses] erreurs ». « On tourne la page et on regarde devant », indique la responsable de la programmation.

Le festival se tient du 17 au 19 mai. Un service de navette depuis Montréal a été mis en place.

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