Pendant toute la soirée, La Presse a suivi en coulisses les gagnants dans les différentes catégories.  Notre compte-rendu en photos et en textes.

La soirée d'Hubert LenoirEn remportant trois prix - album de l'année pop, révélation de l'année et chanson de l'année, en plus d'avoir reçu le Choix de la critique mercredi lors du Premier Gala -, la comète Hubert Lenoir, dont l'album Darlène est sorti rappelons-le en février dernier, a été le roi incontesté de la soirée. «Oui, c'est cool d'être reconnu, même si ce n'est pas le but, a-t-il dit lorsqu'il est venu dans la salle de presse avec ses deux premiers trophées.

Le message pour tous les jeunes qui font de la musique, c'est que c'est possible de rêver, même si c'est quétaine de dire ça! Mais je ne suis pas juste optimiste face à l'avenir de la musique, on a juste à tendre l'oreille, c'est concret et remarquable ce qui se fait.» En début de gala, l'animateur Louis-José Houde s'amusait à imaginer Hubert Lenoir en 2035. Lui, se voit-il rendu là? «Pas vraiment.»

Lorsqu'il est revenu rencontrer les médias dans la salle de presse à la fin du gala, après avoir cueilli son dernier trophée pour l'irrésistible Fille de personne II, le chanteur de 24 ans était rayonnant.

«C'est celui auquel je m'attendais le moins, a-t-il admis entre deux accolades. Elle n'a pas tant joué à la radio. Mais ça veut dire que les paroles ont touché les gens et que ça m'a dépassé. Elle ne m'appartient plus. Et puis j'ai aimé regarder les stories que le monde m'envoyait le soir sur ma chanson...»

Serge Fiori ému aux larmesRarement on a vu Serge Fiori aussi ému que lors de l'hommage que l'ADISQ a rendu à Harmonium hier soir. «Oui, c'est vrai. C'est dû à un amalgame de plein d'affaires», a dit le chanteur après le gala, encore bouleversé - il s'est même étouffé dans son drink en rigolant lorsqu'on lui a rappelé que la soirée avait été passablement grosse pour lui et son groupe.

«Ils m'ont assommé, a-t-il dit, fier d'avoir entendu ses chansons interprétées par toute une nouvelle génération d'artistes. C'est trop d'amour et je suis en état de choc. Ce que j'aurais voulu dire dans mon discours mais que je n'ai pas pu parce que je pleurais ma vie, c'est qu'il ne faut pas oublier le rassemblement. Il faut garder le "nous". Ça me déchire.»

Et si vous voulez savoir: non, il n'avait pas l'intention de dormir de la nuit. «Je suis sur la piste de quelques partys. Je dormirai demain. Ah, et peut-être pas demain non plus.»

Photo François Roy, La Presse

Rarement on a vu Serge Fiori aussi ému que lors de l'hommage que l'ADISQ a rendu à Harmonium hier soir.

Pelgag défonce une autre barrièreKlô Pelgag a fait l'histoire l'an dernier en étant la première femme depuis 25 ans à remporter le Félix de l'auteur ou compositeur de l'année. Elle défonce une autre barrière en cette année des 40 ans de l'ADISQ en étant nommée interprète féminine de l'année par vote populaire, elle qui vient pourtant d'une certaine marge.

«Disons que c'est une agréable surprise», a-t-elle admis dans la salle de presse, après que Pierre Lapointe lui a crié: «Klô Pelgag, tu es magnifique!» 

«Je n'aurais pas pu dire que ça m'arriverait quand j'ai commencé, a dit la chanteuse. En même temps, ce sont aussi les autres qui m'ont marginalisée, ce n'est pas si heavy ce que je fais! Et puis le monde va finir par en revenir du linge.»

Par contre, Klô Pelgag est la seule femme à s'être inscrite au palmarès de la soirée. «C'est vrai, je n'avais pas remarqué. J'ose croire que c'est circonstanciel.»

Photo François Roy, La Presse

Klô Pelgag a été sacrée interprète de l'année.

Michaud de nouveau interprète de l'année  La cote d'amour de Patrice Michaud ne baisse pas: près de deux ans après la sortie de son disque Almanach, il remporte pour la deuxième année de suite le trophée de l'interprète masculin de l'année.

«C'est comme un point d'orgue à une grosse année, a-t-il raconté dans la salle de presse. Mais moi, je suis plus en mode pause en ce moment, je suis papa à temps plein, c'est pourquoi je suis plus surpris que jamais.»

Vraiment? Il s'attendait à voir gagner Hubert Lenoir?

«Oui. Ou Philippe [Brach]. Et il ne faut pas sous-estimer l'amour que le public a pour des chanteurs populaires comme Marc Dupré et Ludovick Bourgeois. Si j'avais voulu gagner 10 $, je n'aurais pas misé sur moi cette année.»

Photo François Roy, La Presse

Près de deux ans après la sortie de son disque Almanach, Patrice Michaud a remporté pour la deuxième année de suite le trophée de l'interprète masculin de l'année.

Philippe Brach, le plus honoréAvec ses deux Félix, Philippe Brach aura lui aussi connu une soirée exceptionnelle. Surtout qu'on l'a plébiscité pour le spectacle de l'année pour sa tournée Le silence des troupeaux, et qu'il a reçu le prestigieux trophée de l'auteur ou compositeur de l'année, devançant entre autres Tire le coyote et Pierre Lapointe.

«C'est un gros prix, je pense que je ne me rends pas compte encore, nous a-t-il confié. Et spectacle de l'année en plus, je le voulais vraiment! Ce qui s'est passé ce soir, ça me donne de la drive pour les cinq prochaines années.»

Comme il avait aussi remporté trois trophées mercredi - album alternatif, ainsi que deux prix techniques -, Philippe Brach est l'artiste qui a gagné le plus de Félix cette année. Son meilleur moment aura cependant été l'hommage à Harmonium, auquel il a participé.

«C'est la raison pour laquelle je voulais participer au show. Harmonium, ça fait partie des choses que j'ai le plus écoutées dans ma vie. Ce que ça me dit sur la durée, c'est que si ton contenu est fort, il va se rendre aux gens et traverser le temps.»

Photo François Roy, La Presse

Philippe Brach a remporté le Félix de l'auteur ou compositeur de l'année et du spectacle de l'année.

Loud ouvre la voie aux rappeursRécompensé pour l'album hip-hop de l'année, Loud aura récolté trois Félix en tout - il a reçu mercredi celui de l'artiste s'étant le plus illustré hors Québec, ainsi que celui de la réalisation pour son album Une année record, qui a été remis à Marc Vincent et Alex Guay.

«C'est rare que ce prix est remis à un album de hip-hop, et en plus, ce sont des gens avec qui je collabore depuis toujours.» 

C'était donc un trophée plus surprenant que celui pour l'album hip-hop? Il sourit. «OK. Je peux dire que je l'espérais.»

Photo François Roy, La Presse

Loud a été récompensé pour l'album hip-hop de l'année.

Pierre Lapointe et David François MoreauL'auteur-compositeur-interprète a commencé la soirée en recevant le Félix de l'album de l'année dans la catégorie adulte contemporain, en plus des trois trophées techniques qu'il a reçus mercredi pour l'album et le spectacle La science du coeur.

Un projet qu'il a créé avec le compositeur et arrangeur français David François Moreau, avec qui il est monté sur scène pour recevoir son prix.

«J'ai juste envie de pleurer en ce moment», a dit le musicien français plus tard dans la salle de presse. Et toi, Pierre?

«Non, a répondu le chanteur en souriant. Mais c'est une grande fierté que je ressens d'avoir réussi à créer cet objet singulier et accessible grâce à cette rencontre. Je suis vraiment heureux que David soit là ce soir.»

Photo François Roy, La Presse

Pierre Lapointe, en coulisses après avoir remporté le Félix de l'album de l'année dans la catégorie adulte contemporain.