La vague K-pop déferle aussi sur le Québec. Conquis à la fois par le message positif porté par leurs «idoles» et par les rythmes plus complexes que ceux proposés dans la pop américaine, les fans de la Belle Province sont de plus en plus nombreux.

«La K-pop est une expérience qui va élever votre âme», prévient Zach Phan, un photographe de 24 ans.

Celui-ci est membre de la troupe montréalaise East2West, qui reproduit les numéros des groupes de K-pop. Fondée en 2009 par des élèves du collège Marianopolis, elle compte 80 membres, dont une cinquantaine sont très actifs. Trois d'entre eux ont accepté de faire une démonstration de leurs mouvements de danse devant l'objectif de La Presse.

«Ça me fait chaud au coeur que ce ne soient pas uniquement des Coréens ou des personnes d'origine asiatique qui aiment écouter cette musique, mais des gens de tous les horizons.»

«Pour la séance photo, par exemple, il y avait un Vietnamien (moi), une personne avec des origines marocaines et une autre avec des origines haïtiennes, tous réunis par notre passion. Ça montre à quel point la musique peut être universelle et rassembleuse, spécialement en ce moment où il semble que ce soit un défi d'unir les gens», a confié après l'exercice.

Une autre danseuse du groupe, Soraya Lahlou, abonde dans le même sens: «Les gens ont tendance à se rapprocher en écoutant cette musique», remarque l'étudiante à la maîtrise en neuroscience à l'Université McGill.

«Les progressions musicales sont plus variées dans la pop coréenne que dans l'américaine. On y retrouve une plus grande variété de styles, comme l'électro, le hip-hop et le trap...»

«Le radar pop américain est beaucoup plus restreint», ajoute la jeune femme de 24 ans.

Marianne Rindon, 18 ans, est une autre grande admiratrice de K-pop. Celle qui étudie au cégep en sciences humaines affirme qu'elle est attirée par l'esthétique soignée des clips et des «idoles». «Ce que j'aime avec la K-pop, c'est que ça me met toujours de bonne humeur et que ça me donne envie de danser. Je me sens un peu plus positive comme personne depuis que j'écoute de la K-pop.»

Un premier magasin K-pop au Québec

À Montréal, le quartier général des admirateurs de K-pop est la boutique Sarah & Tom, située rue Saint-Denis, dans le Plateau Mont-Royal. Elle est ouverte depuis décembre 2016, et il est désormais possible d'y trouver les albums et produits dérivés de 109 artistes.

Les clients sont généralement âgés de 11 à 23 ans, selon la responsable Nathalie Sellier.

Les groupes de K-pop produisent des albums à un rythme d'enfer. Les groupes les plus connus font un «comeback» tous les trois mois. Chaque album est généralement décliné en deux versions ou plus. Il y a parfois même une version de l'album pour chaque membre.

«Les fans de K-pop ont deux calendriers: un calendrier normal et un calendrier K-pop pour suivre tous les comebacks et le lancement des vidéos, explique Mme Sellier. On a littéralement deux vies parallèles!»

Attirée par les cultures asiatiques depuis toujours, Nathalie Sellier a découvert ce monde grâce à son intérêt pour la danse. En faisant des recherches, celle qui étudie à la maîtrise en droit des affaires internationales est tombée sur un clip de la formation EXO. «J'ai trouvé que les chorégraphies et l'esthétique de la vidéo étaient incroyables. J'ai ensuite regardé toutes les autres vidéos de ce groupe et je ne suis plus jamais sortie de la K-pop!»