L'écoute passionnée de la musique implique aujourd'hui un très vaste corpus : musique classique, musique contemporaine, opéra, musiques électroacoustique ou électronique, jazz, et plus encore. La rubrique Mélomanie fait un survol de l'actualité dans le domaine, deux fois par mois.

Musique classique

Gidon Kremer et l'OSM

Âgé de 70 ans, le violoniste Gidon Kremer poursuit sa route en tant que soliste vedette. Le revoici à Montréal pour l'exécution du Concerto pour violon en ré mineur du compositeur allemand Robert Schumann, une oeuvre importante de son parcours d'interprète, avec l'OSM sous la direction du maestro Kent Nagano. Originaire de Lettonie, Gidon Kremer a reçu une formation de haut niveau dans sa ville natale, Riga, puis à Moscou. Il est devenu un incontournable pour son jeu supravirtuose, pour la vastitude de son répertoire et pour sa pensée sur la quête artistique déclinée en quatre livres. Composé en 1853, soit trois ans avant la mort de Schumann, ce concerto pour violon et orchestre sera précédé de l'ouverture de Manfred op. 115., inspiré du poème dramatique de Lord Byron ; en 1848, Schumann avait imaginé 15 pièces musicales afin d'en accompagner la déclamation. Également au programme de ces deux soirées consécutives, la Symphonie no 9 en do majeur, D. 944, composée en 1825 par Franz Schubert... aussi trois ans avant sa mort.

À la Maison symphonique, ce soir et demain, 20 h

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Musique classique, chant lyrique


Marie-Josée Lord et l'OSL 

De concert avec l'Orchestre symphonique de Laval sous la direction du maestro Alain Trudel, la soprano Marie-Josée Lord interprète ce soir une série d'extraits de Giacomo Puccini (La Bohème, Suor Angelica, Madama Butterfly), Giuseppe Verdi (La Forza del Destino, La Traviata, Aïda), Jules Massenet (Le Cid, Hérodiade, Thaïs) et Leonard Bernstein (West Side Story). La chanteuse aura ainsi l'occasion de parcourir les extraits d'oeuvres parmi les plus célèbres de l'opéra italien du XIXe siècle, mais aussi de l'opéra français selon Massenet à la fin de ce même siècle, ou encore de l'opéra moderne traversé par la comédie musicale américaine. Il faut donc voir dans ce programme de l'OSL un réel effort de vulgarisation du chant lyrique/opératique avec pour figure de proue Marie-Josée Lord, dont la réputation n'est plus à faire.

À l'Église Sainte-Rose-de-Lima, ce soir, 19 h 30

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Musique contemporaine


Nouvel Ensemble Moderne/CAIRN

Le Nouvel Ensemble Moderne accueille demain l'ensemble français CAIRN, de passage à Montréal dans le cadre d'une tournée nord-américaine. Sous la direction de Lorraine Vaillancourt et de Guillaume Bourgogne, les deux ensembles suggèrent une « programmation musicale teintée de saveurs canadiennes et françaises ». Ce concert s'inscrit dans le cadre du nouveau festival Les Ateliers contemporains, présenté depuis mardi et jusqu'à vendredi. Au menu de cette soirée, on propose des oeuvres du compositeur montréalais d'origine française Philippe Leroux (De la texture et ... Ami...Chemin...Oser...Vie), du Canadien Zosha Di Castri et du Français Jérôme Combier (Conditions de lumière). L'oeuvre de ce dernier a été conçue pour neuf instrumentistes et violon solo, en l'occurrence Elissa Cassini.

À la salle Pollack de l'Université McGill, demain, 19 h 30

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Musique contemporaine


Ensemble Meitar

Sous la direction du chef français Pierre-André Valade, l'ensemble israélien Meitar s'amène à Montréal pour y jouer un répertoire contemporain imaginé à Tel-Aviv et à Montréal. Cette formation est constituée de Roy Amotz, flûte, Gilad Harel, clarinette, Moshe Aharonov, violon, Jonathan Gotlibovitch, violoncelle, et Amit Dolberg, piano. Au programme de la salle Bourgie, on a prévu des pièces de compositeurs contemporains, bien vivants : Jazz... à propos de Matisse, de Ruben Seroussi (Israélien d'origine uruguayenne), pour trio avec piano ; Marchons marchons d'Offer Pelz (Montréalais d'origine israélienne), pour flûte, clarinette, violon, violoncelle et piano ; Prélude à l'épais, Continu (ons) et Postlude à l'épais de Philippe Leroux, toutes trois pour flûte, clarinette, violon, violoncelle et piano. Principal compositeur au programme, Philippe Leroux est un Montréalais d'origine française et est compositeur en résidence pour l'ensemble Meitar à Tel-Aviv ; son travail aura aussi été mis en valeur la veille à la salle Pollack. Réputé pour son expertise dans le répertoire contemporain, cet ensemble a été fondé en 2004 par Amit Dolberg, qui en assure la direction musicale et a aussi mis sur pied des programmes d'éducation musicale pour le moins originaux.

À la salle Bourgie, vendredi, 19 h 30

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Jazz

Gary Versace invité par Christine Jensen

Compositrice des plus prolifiques, de surcroît leader d'orchestre aguerrie, la saxophoniste et jazzwoman Christine Jensen multiplie les échanges Montréal-New York, cette fois en invitant de nouveau l'organiste, pianiste et accordéoniste Gary Versace. Installé dans la Grosse Pomme depuis 2002, ce claviériste diplômé de la réputée Eastman School of Music (Rochester, NY) s'est produit avec moult pointures, dont le guitariste John Scofield, le batteur Al Foster, feu le guitariste John Abercrombie, ou encore la trompettiste (et frangine de Christine) Ingrid Jensen. Pour ce week-end montréalais, on lui a réservé un orgue Hammond B3 et on se promet deux soirées de feu avec la mise en commun de musiques d'ici et de là-bas. À Versace et Jensen se joindront l'excellent saxophoniste et compositeur Joel Miller ainsi que le batteur Rich Irwin, dont le jeu se marie parfaitement au style jazzistique impliquant l'orgue Hammond B3.

Au Dièse Onze, vendredi et samedi, 21 h

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Musique contemporaine, post-romantique


OSM, Thèmes et variations selon Rachmaninov et Adams

Deux oeuvres du compositeur américain John Adams figurent au programme de ces trois soirées au calendrier de l'OSM dirigé par Kent Nagano. Créée en 1980 avec l'Orchestre du Conservatoire de San Francisco et révisée par la suite, Common Tones in Simple Time est la première oeuvre orchestrale majeure de John Adams. En fait, ces « common tones » sont les notes communes de différents accords à partir desquels la partition est construite. L'esthétique de cette oeuvre relève du courant minimaliste américain ; on y observe une nette filiation avec le travail de Steve Reich. Avec Harmonielehre, une oeuvre en trois mouvements, créée en 1985 par le San Francisco Symphony, John Adams était déjà rendu ailleurs, dégagé de ses influences originelles, même si le titre s'inspire d'un ouvrage d'Arnold Schoenberg consacré à l'harmonie. On sait que Kent Nagano aime réunir dans un même concert des époques différentes, c'est pourquoi nous aurons droit à l'exécution de la Rhapsodie sur un thème de Paganini, op. 43. Ce n'est pas une rhapsodie en soi, mais plutôt l'enchaînement de 24 variations, soit l'une des oeuvres les plus réussies de Rachmaninov qu'il avait lui-même interprétée au piano lors de sa création, le 7 novembre 1934 à Baltimore avec le Philadelphia Orchestra. En novembre 2017, le pianiste russe Alexei Volodin en sera le soliste.

À la Maison symphonique, les 1er, 2 et 4 novembre, 20 h

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Musique baroque


Le Poème harmonique

Les Français Vincent Dumestre (théorbe, guitare et direction artistique), Fiona-Émilie Poupard (violon), Lucas Peres (basse de viole), Thomas de Pierrefeux (violon) et Pere Olivé (percussion) constituent l'ensemble baroque Le Poème harmonique. Révélation artiste lyrique des Victoires de la musique en 2010, la mezzo-soprano Isabelle Druet mène une carrière internationale et collabore régulièrement avec cet ensemble haut coté au sein de la grande communauté baroque (et même du théâtre). Ce programme présenté à Montréal met en relief l'engouement parisien au XVIIe siècle pour les musiques de danse espagnoles - folias, sarabandas et españolas occupaient une place de choix dans les ballets de cour sous Louis XIII et Louis XIV. Au programme, des oeuvres des compositeurs espagnols Luis de Briceño, Antonio Martin y Coll ou Pedro Calderón de la Barca, mais aussi de leurs collègues français de la même époque, soit Henry Le Bailly et Étienne Moulinié.

À la salle Bourgie, le 7 novembre, 19 h 30

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Photo Martin Chamberland, La Presse

Marie-Josée Lord

Photo Balazs Borocz, fournie par le NEM

Elissa Cassini