Flavor Flav, le fantasque rappeur de Public Enemy, rendu célèbre par ses talents d'ambianceur et son horloge géante portée autour du cou, a porté plainte contre son groupe en lui reprochant ne pas lui avoir payé toutes ses royautés.

Flavor Flav, de son vrai nom William Drayton, 58 ans, veut porter l'affaire devant un jury pénal. Il explique que son accord de partage des revenus avec le leader du groupe Chuck D n'a pas été respecté.

Connu pour ses hauts-de-forme farfelus, ses lunettes de soleil géantes et son horloge portée en pendentif, Flavor Flav rappait peu sur les disques de Public Enemy, se contentant souvent de dialogues comiques ou d'interjections. Son «yeaaah boyyy» est ainsi devenu sa marque de fabrique. Ce décalage avec la musique sombre et saturée, et les paroles politiquement engagées de Chuck D a fait le succès du groupe.

Il est devenu l'un des premiers «hype men» du rap, ces acolytes qui servent surtout à mettre l'ambiance en concert. Dans la plainte déposée cette semaine devant un tribunal fédéral de Californie, Flavor Flav se décrit ainsi comme un «bouffon», le roi étant «la personne sérieuse», Chuck D.

Selon la plainte, Flavor Flav a coécrit plus de 50 morceaux de Public Enemy, qui était une référence mondiale du rap à la fin des années 80, mais «l'encadrement du groupe et les différentes entreprises liées ont essayé de minimiser son rôle depuis des années, tout en continuant de s'appuyer sur la célébrité et le personnage de M. Drayton pour promouvoir l'image du groupe».

Selon Flavor Flav, les problèmes se sont aggravés quand le groupe a engagé un nouveau gérant. Il explique ainsi n'avoir touché que 7500 dollars sur un album sorti gratuitement - ce qui ne signifie pas que les artistes ne touchent pas de revenus dessus - cet été.

L'éternel acolyte de Public Enemy explique également ne pas avoir été payé pour des figurines à son effigie commercialisées par une entreprise de jouets japonaise. Le groupe a été l'un des premiers à développer les produits dérivés dans le rap.

Flavor Flav a connu de nombreux problèmes avec la justice, lui qui a notamment été emprisonné dans les années 90 pour violences conjugales, et a également été poursuivi pour avoir tiré sur son voisin.

Récemment, il était surtout connu pour ses émissions de télé-réalité dans lesquelles il cherchait l'amour.

Sur Twitter, Chuck D a réagi en déclarant qu'il n'avait «plus l'âge pour les drames».

«C'est son nouveau manager qui a voulu se venger et a pensé qu'engager des poursuites judiciaires auxquelles je serais lié lui serait bénéfique», a-t-il également déclaré, en ajoutant qu'il souhaiterait «bien trouver ses 50 morceaux qu'il a écrits».