Chaque semaine, un invité de La Presse prend position sur des sujets qui marquent son actualité. Cette semaine: Michel Rivard

La rivalité Québec Montréal: Pour

«Pourvu que ça reste sain et humoristique comme on peut se niaiser entre vieux chums en soulignant les défauts de l'un et de l'autre. Ça met un peu d'épices dans la vie! Ça dure depuis que je suis né, même bien avant. Quand j'ai commencé à faire de la tournée, j'ai toujours tiré la vis là-dessus: "On le sait bien à Québec!". Mais faut que ça reste sympathique.»

La partisanerie pendant la fête nationale: Contre

«J'encourage les gens à mettre de côté la partisanerie qui, entendons-nous, ne sert pas toujours bien les partis politiques. Nous avons des preuves qu'à l'occasion, les gens devraient mettre de côté le parti pour penser au bien de la population. Alors, pendant les fêtes nationales, je crois que nous devons penser au plaisir de la population. Il faut penser aux points en commun que nous avons, et non à nos différences.»

La fête du Canada: Contre

«Si j'étais canadien, sûrement que j'aurais quelque chose à fêter! [rires] Là, on tombe dans les convictions politiques et je n'ai jamais caché la mienne. Je suis nationaliste. Dans ma tête, le Québec est un pays. Mais jusqu'à nouvel ordre, j'ai un passeport canadien, donc je suis encore canadien. Et que le Canada se fasse une fierté de son existence, et bien, bravo! Mais c'est sûr que ce jour-là, à cause de l'histoire et ce que je ressens politiquement, je vais plus célébrer la fête du déménagement.»

Les concours musicaux télévisés: Contre

«Je suis dans une drôle de position, parce qu'en fait, je suis contre. Mais j'ai participé à deux saisons de Star Académie comme professeur et j'ai fait une saison comme mentor à La voix. J'y allais comme professeur pour travailler avec des jeunes qui voulaient apprendre comment écrire une chanson. Mais s'il y avait moyen de se passer des concours et si la chanson pouvait redevenir juste une forme d'art qu'on apprécie, je serais bien heureux. De toute façon, le gagnant va se retrouver dans la même sélection naturelle que les autres. Ce n'est pas parce que tu gagnes un concours que tu vas nécessairement devenir une grande vedette.»

La place de la chanson à la télé actuellement: Contre

«Ah, si la télévision pouvait présenter autre chose que des shows où la chanson est soit un concours ou soit un concept! Ç'a déjà été comme ça, entre autres quand j'ai commencé. Après, il y a eu des glissements de terrain lorsque Radio-Canada - pour ne pas le nommer - a mis de côté son mandat culturel pour rentrer dans la course des cotes d'écoute. Là, ils font des analyses et ils apprennent que lorsqu'il y a une chanson dans un talk-show, les gens changent de poste. Alors, il n'y en a presque plus d'émission de chanson, ou alors elles sont teintées d'événementiel comme En direct de l'univers.»

Plus de femmes dans les groupes: Pour

«Il y a plus de filles musiciennes qu'avant, Dieu merci! Dans mes groupes, mes choix ont toujours été dictés par l'amitié. Mais à plusieurs moments, j'ai travaillé avec des filles dans mon band. J'adore ça! Et je pense que j'achète plus de disques faits par des filles que par des gars. J'aime cette approche différente qu'elles ont dans l'écriture ou dans l'instrumentation. Bref, oui, je suis pour la parité sur scène. On sent qu'un changement se fait à ce propos et je trouve ça excitant d'assister à ça.»

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Michel Rivard est le porte-parole de la 183e Fête nationale du Québec. L'auteur-compositeur-interprète est également en tournée tout l'été. http://michelrivard.ca/