Liar Liar: une chanson accusant la Première ministre britannique Theresa May d'aligner les mensonges fait un tabac au Royaume-Uni au point d'être en course pour terminer la semaine en tête des ventes, alors qu'elle est boudée par les radios.

«C'est une menteuse, menteuse, non vous ne pouvez pas lui faire confiance, non, non, non, non», chante le groupe londonien Captain SKA dans ce qui est en passe de devenir le succès de la campagne électorale pour les législatives du 8 juin.

Avec plus d'un million de vues sur YouTube et plus de 30 000 téléchargements en cinq jours, «Liar Liar continue à grimper pour se placer au troisième rang des ventes et vise désormais la place de numéro 1 vendredi», au classement hebdomadaire, ont indiqué les palmarès britanniques mercredi.

La chanson, rythmée par un refrain entraînant, comprend des extraits de discours de Mme May où elle dit vouloir «un pays qui ne marche pas seulement pour les plus privilégiés» et où elle assure qu'elle n'appellera pas à des élections anticipées, contrairement à ce qui s'est finalement passé.

«Le succès de notre chanson montre à quel point les gens ont en marre de ce gouvernement de riches en faveur des riches», a commenté le groupe sur sa page Facebook.

Les profits tirés des téléchargements seront reversés à des banques alimentaires et au mouvement The People's Assembly Against Austerity. Celui-ci fait office de label pour le groupe qui n'est pas sous contrat avec une maison de disques.

«Cela montre à quel point l'industrie musicale est devenue apolitique», a déclaré Jake Painter, un membre du groupe, en appelant à «manifester et faire la fête» devant les locaux de la BBC vendredi.

Comme les autres grandes radios, la BBC refuse en effet de diffuser la chanson. «Notre charte nous oblige à rester impartial et le Royaume-Uni se trouve actuellement en période électorale», a expliqué un porte-parole de la BBC.

«Que la BBC et d'autres diffuseurs censurent notre chanson revient à dire que les gens ne peuvent pas exprimer leur point de vue politique par le biais de la culture populaire», a regretté Jake Painter dans un communiqué.