Le chanteur américain Tom Waits n'est pas parvenu jeudi à faire interdire un spectacle du théâtre équestre français Zingaro auquel il reproche d'avoir utilisé certaines de ses chansons et s'être inspiré de son univers sans son accord, a appris l'AFP de source judiciaire.

On achève bien les anges (Élégies), inspiré par l'attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015, reprendra comme prévu le 30 septembre en région parisienne.

Le juge des référés (chargé des procédures d'urgence) au Tribunal de grande instance de Paris s'est déclaré incompétent jeudi et a condamné le chanteur californien à régler les frais de justice. Sa plainte sera néanmoins traitée sur le fond dans le cadre d'une procédure pour contrefaçon.

Tom Waits accuse le metteur en scène, Bartabas, de violation des droits d'auteur et d'atteinte au droit moral. Il réclame «plus de 500 000 euros» (740 000 $), a déclaré à l'AFP l'avocate de Bartabas, Me Sophie Viaris.

Le chanteur accuse le fondateur de Zingaro d'avoir utilisé sans son accord une quinzaine de ses chansons ou enregistrements et de s'être inspiré de son univers visuel. «J'ai le sentiment que quelqu'un m'a fait les poches pendant que je tournais la tête», a-t-il dit à l'édition française de Vanity Fair en août.

Le Français, lui, ne s'estime pas en tort: «Bartabas a contacté une assistante de Tom Waits», elle a dit qu'il «n'était pas disponible pour une collaboration particulière mais qu'on pouvait utiliser les titres du catalogue», selon son avocate. Des autorisations ont été en outre été déposées et obtenues auprès de sociétés de gestion de droits compétentes comme la Sacem, selon Me Viaris.

L'affiche du spectacle crédite Tom Waits de la musique, avec d'autres compositeurs comme Bach, Prokoviev et Messiaen. La dernière création du célèbre théâtre équestre avait été saluée par la critique au moment de sa première programmation à la fin de l'année dernière.

La décision rendue jeudi condamne Tom Waits et sa coauteure à verser 2500 euros (3700 $) à Bartabas et la même somme à sa société Zingaro, au titre des frais de justice.