La légende disparue du rock David Bowie est en lice pour le prestigieux prix Mercury Prize face à d'autres grands noms de la musique d'origine britannique comme Radiohead et Anohni, ont annoncé les organisateurs jeudi.

«C'est une musique qui permet de comprendre notre époque, inquiétante, sincère, en colère et passionnante», a écrit le jury dans un communiqué en annonçant les 12 albums finalistes.

Le prix sera décerné le 15 septembre. Le public pourra voter pour la première fois dans l'histoire de ces récompenses créées en 1992 pour saluer le meilleur album par un artiste britannique ou irlandais, et récompensant souvent une musique plus alternative que les Brit Awards. C'est le jury qui choisira toutefois le grand gagnant.

S'ils figurent déjà au panthéon des plus grands noms du rock, ni David Bowie ni Radiohead n'ont jamais été récompensés par un Mercury Prize.

David Bowie est nommé pour Blackstar, l'album qu'il avait sorti le jour de son 69e anniversaire, le 8 janvier. Deux jours plus tard, l'icône du rock décédait après un combat de plusieurs mois contre le cancer que le grand public ignorait.

Détenant déjà le titre de l'artiste nommé le plus de fois sans jamais remporter le Mercury Prize, Radiohead a été retenu pour son neuvième album A Moon Shaped Pool, qui voit le groupe retourner vers les guitares rock de ses origines.

En tête des pronostics figurent aussi l'album Hopeless d'Anohni, artiste transgenre révélée sous le nom d'Antony Hegarty, avec Antony and the Johnsons. Dans son premier disque, Anohni, née au Royaume-Uni mais ayant grandi aux États-Unis, met sa voix androgyne au service d'un album sombre et revendicatif. Anthony and the Johnsons avaient reçu le Mercury Prize en 2005 pour le poignant I Am a Bird Now.

Absence remarquée: PJ Harvey n'a pas été sélectionnée pour son disque The Hope Six Demolition Project. La rockeuse et poétesse est toutefois la seule artiste à avoir déjà reçu ce prix deux fois.

Figurent également sur la liste des nommés la chanteuse pop Bat for Lashes pour The Bride, les punkettes de Savages emmenées par la Française Camille Berthomier, les chanteurs soul Laura Mvula et Michael Kiwanuka. La scène «grime», née à Londres dans les années 2000, est aussi représentée avec deux de ses grands noms, Kano et Skepta.