Le chanteur américain Paul Simon envisage sérieusement de mettre un terme à sa carrière, a-t-il déclaré dans un entretien mercredi au New York Times, se disant lassé par le showbusiness et limité physiquement.

«C'est un geste de courage que de lâcher prise», a expliqué l'auteur et interprète de 74 ans. «Je vais voir ce qui se passe si je renonce» à la chanson, dit-il, sans toutefois assurer qu'il allait bien raccrocher.

Paul Simon en finit actuellement avec la tournée nord-américaine qui accompagne la sortie de son dernier album, Stranger to Stranger, le 3 juin.

Ce treizième opus solo, que le chanteur à la voix douce a mis cinq ans à préparer, a été salué par la critique et pointe actuellement en troisième position des ventes de disques aux États-Unis, selon le classement établi par la revue Billboard.

Le natif de New York doit se produire jeudi et vendredi au Forest Hills Stadium, en plein coeur du quartier du Queens, où il a passé l'essentiel de son enfance.

Il doit ensuite enchaîner sur une tournée européenne, qui doit s'achever à Dublin en Irlande le 21 novembre.

Ce n'est qu'ensuite qu'il pourrait jeter l'éponge.

«Je vais voir ce qu'il se passe si je lâche prise», dit-il au New York Times. «Je vais voir qui je suis. Suis-je le genre de personne définie par ce qu'elle a fait? Et si c'est du passé, si vous devez vous réinventer, qui êtes-vous?»

Après plus de six décennies d'une carrière démarrée à 13 ans, Paul Simon se dit lassé par l'industrie de la musique.

«Le showbusiness n'a aucun intérêt pour moi. Aucun», assure celui qui s'est fait connaître aux côtés d'Art Garfunkel, avec le fameux duo Simon and Garfunkel, dont le dernier album remonte à 1970.

Ce petit homme au regard triste, auteur d'une multitude de succès planétaires notamment The Sound of silence, Mrs. Robinson ou You Can Call me Al, explique aussi être désormais limité physiquement.

La fatigue lui impose ainsi de longues plages de repos au cours de sa tournée nord-américaine.

Lorsqu'il évoque le concert de vendredi, qui pourrait être le dernier de sa carrière aux États-Unis, il se dit serein.

«Je n'ai aucune appréhension», affirme-t-il.