La chanteuse Christine and The Queens a fait vibrer de son énergie communicative sa première grande salle new-yorkaise mercredi, se montrant à son aise comme très peu d'artistes français avant elle.

Depuis deux ans qu'est sorti son premier album, la jeune femme a enchaîné les concerts, montant à l'assaut de plusieurs monuments de la scène française, notamment le festival des Vieilles Charrues ou les FrancoFolies.

En comparaison, le Webster Hall et ses 1500 places aurait pu lui sembler modeste, même si elle avait joué, lors de son premier passage à New York, en avril, dans la minuscule salle Le poisson rouge (quelques centaines de places). Mais le fait d'évoluer dans une salle new-yorkaise l'a visiblement galvanisée.

«I'm trying to enjoy the moment», a-t-elle dit en anglais après avoir entonné No Harm Is Done, son nouveau titre, en anglais également, avec le jeune rappeur américain de Philadelphie Tunji Ige.

Car à la différence de la quasi-totalité des artistes français qui viennent se produire aux États-Unis, Héloïse Letissier, l'âme de Christine, maîtrise parfaitement l'anglais.

Elle a donc pu rester elle-même dans ce cadre, une «performer», comme disent les Américains, qui danse, chante et communique avec le public avec une générosité permanente.

New York a donc découvert ses mouvements saccadés, inspirés de la danse contemporaine, avec les épaules et la tête, et cette voix surprenante, plus puissante et profonde qu'elle n'en a l'air.

Les spectateurs qui ne la connaissaient pas encore, car la présence française était non négligeable, ont aussi pu observer cette importance donnée au rythme, y compris pour les titres plus lents.

Facétieuse, souvent légère, Christine and the Queens a donné sans retenue, enchaînant les mouvements dans son costume noir moiré, entourée de ses deux danseurs habituels, popularisés par la vidéo du titre Christine. Un titre dont elle a livré la version anglaise, Tilted.

Après avoir enchaîné sur Saint Claude, elle s'est même laissé prendre un bref instant par l'émotion, au point de verser quelques larmes. «Je veux être féroce, je ne veux pas pleurer», a-t-elle plaisanté, expliquant que seule Beyoncé pouvait avoir l'air féroce tout en pleurant.

«Il y a plein de façons d'être une femme. Ce qui compte, c'est la confiance en soi», a-t-elle poursuivi.

Christine a chanté beaucoup de titres en anglais, de son futur album notamment. «I want to be international», a-t-elle glissé, enchaînant sur un sourire malicieux.

Revenue pour un rappel, elle n'a pas boudé son plaisir.

«Qu'est-ce que tu as fait hier? J'ai joué au Webster Hall, et ils m'ont demandé un rappel. Après 14 chansons», a-t-elle lancé au public, qui achevait de monter en pression.

Christine n'est pas une inconnue dans le monde anglo-saxon. Madonna, mais aussi la chanteuse néo-zélandaise Lorde et le producteur britannique Mark Ronson ont déjà dit leur intérêt pour son travail.

Après un nouveau titre, elle s'est excusée: «Je n'ai plus de chansons. Il faudra que je revienne avec plus de matériaux».

Nuit 17 à 52 pour finir et Christine est repartie, visiblement heureuse.