Pour son premier album depuis sept ans, sorti vendredi, Janet Jackson rend hommage à son célèbre frère Michael, disparu en 2009, tant dans ses textes qu'avec une interprétation qui rappelle régulièrement le timbre et les intonations du roi de la pop.

Dès l'ouverture, il serait facile de prendre le titre éponyme de l'album Unbreakable, un morceau léger au groove précis, pour une création de Michael Jackson, jusqu'aux hoquets caractéristiques du chanteur aux mocassins.

«Bonjour, ça fait un bail. Beaucoup de choses à raconter. Ravie que vous soyez toujours là», glisse la benjamine de la fratrie.

Depuis son album précédent, Discipline, Janet a quitté la vie publique durant les deux ans qui ont suivi le décès de son frère, puis s'est remariée avec le magnat qatarien du luxe Wissam Al Mana, en 2012.

Sur le titre Broken Hearts Heal, elle évoque son enfance passée «autour des étoiles les plus brillantes que le monde ait jamais connues», qui «dansaient et chantaient quoiqu'il arrive». «Je me suis toujours sentie en sécurité» dans cet environnement, chante-t-elle sur un tempo joyeux, sans sombrer dans le pathos.

«Inch Allah, rendez-vous dans l'au-delà», lance-t-elle au plus illustre membre de la famille.

Janet est restée proche de son frère jusqu'à sa mort et ne s'est pas défaussée par la suite. «Nous savions tous qu'il y avait un problème» avec la santé de Michael, a-t-elle reconnu sur le plateau de la présentatrice vedette Oprah Winfrey.

Lors du premier concert de sa nouvelle tournée, à Vancouver, fin août, Janet a interprété Scream, qu'elle avait enregistré en duo avec Michael en 1994.

«Elle porte la couronne»

Tout au long de l'album, Janet Jackson mêle légèreté et gravité, de la charge funk Gon B Alright au sérieux de Shoulda Known Better, dans lequel elle refuse d'être «naïve» devant l'injustice du monde.

Pour Unbreakable, la chanteuse de 49 ans a retrouvé les producteurs Jimmy Jam et Terry Lewis, qui étaient aux manettes en 1986 lors de la genèse de l'album Control. Ce disque a fait de Janet Jackson une vedette à part entière, grâce à un son qui a su marier habilement la pop et le R & B.

À l'instar de son frère, toutes proportions gardées, elle est parvenue à créer un univers novateur où la danse était très présente, lequel allait inspirer plusieurs générations de chanteuses, jusqu'à aujourd'hui.

Sans chercher à courir après le son d'aujourd'hui, Janet Jackson renoue avec cet esprit originel qui a fait sa renommée.

Le meilleur exemple de cette démarche est sans doute Burnitup!, dans lequel la rappeuse Missy Elliot, autre ancienne du circuit, proclame: «Miss Jackson, elle porte la couronne».

Pour accompagner ce 11e opus, Janet Jackson n'a pas hésité à programmer une tournée marathon de 92 dates, dont certaines au Japon.

Elle reste une figure incontournable de la pop américaine, même si ses ventes ont systématiquement décliné pour chacun de ses huit derniers albums. Ses deux dernières livraisons se sont écoulées chacune à moins d'un demi-million d'exemplaires.