Pour son troisième disque, Les femmes comme des montagnes, Philémon Cimon est retourné enregistrer à Cuba, comme il l'avait fait il y a près de cinq ans pour son premier album, Les sessions cubaines. La différence entre les deux, explique-t-il, c'est que cette fois, il n'était pas tout seul. Son coréalisateur Philippe Brault, Nicolas Basque (guitare), David Payant (batterie) et Papacho (piano) étaient aussi de la partie.

«J'ai monté un groupe ici. On devait enregistrer à Montréal, mais, finalement, nous sommes partis à Cuba tous les cinq en mai. On a passé cinq jours en studio ensemble. Ensuite, j'ai demandé à mes amis musiciens cubains de venir enregistrer les cuivres et les choeurs en une nuit.»

Une nuit épique, se rappelle-t-il en rigolant, pendant laquelle les trompettistes ont carburé au rhum jusqu'à 5h du matin. «On n'avait pas pu le faire le jour, parce qu'il avait manqué d'électricité. Et c'était ma dernière nuit là-bas. Disons que c'était assez incontrôlable...»

Le résultat de cette folle nuit aurait pu se retrouver directement à la poubelle, mais, lors du mixage à Montréal avec son coréalisateur Philippe Brault, «tout fonctionnait parfaitement».

C'est probablement pour cette raison que ce nouveau disque très mélodique du mélancolique chanteur, dont les textes s'inspirent de classiques comme Don Quichotte de Cervantès et Paradis perdu de Milton, donne plus que jamais une impression de liberté. On y respire, on y voyage.

«Cuba fait cet effet-là. Anecdote, quand mes musiciens montréalais ont réécouté ce qu'ils avaient joué là-bas, certains ne se reconnaissaient même pas!» Le disque, admet-il, est donc très différent de ce qu'il avait prévu.

«Il y a de la liberté là-bas, mais aussi un côté très sensuel, plein de couleurs. Et ça, ça se jumelle bien à la musique. Parce que la vraie musique, finalement, au-delà des mélodies et des paroles, ça se passe surtout dans l'énergie.»

Chanson: 

Safia Nolin 

«Son premier disque, Limoilou, vient tout juste de sortir. Ça fait un ou deux ans que je connais Safia, je la trouve très touchante dans sa voix et sa simplicité. Elle est vraiment magnétique, c'est difficile de ne pas tomber sous le charme.»

Musique: 

Holy Data

«J'irai voir en spectacle à Pop Montréal ce nouveau band anglo, qui devrait sortir son premier disque en 2016. C'est de la bonne pop mélodique et accrocheuse, dans la lignée des groupes montréalais qui se démarquent dans le monde. On devrait entendre parler d'eux en masse.» Au O Patro Vys le 17 septembre.

holydata.bandcamp.com

Barbara Lynn

«Ce que j'aime de Pop Montréal, c'est qu'ils mettent aussi de l'avant des artistes oubliés. Ce sera le cas de Barbara Lynn, chanteuse soul des années 60 que je ne connais pas, mais que j'ai envie de découvrir. Le même soir, il y aura un autre vieux soulman, Lil Buck Sinegal, et un jeune groupe R&B montréalais dans lequel mon batteur joue, The Key-Lites.» Au Centre Phi le 19 septembre.

Quatuor Molinari

«J'ai toujours trouvé le Quatuor Molinari inventif et créatif. Leur nouveau projet, Musique klezmer pour clarinette et quatuor, m'intrigue beaucoup. Ils vont jouer un répertoire de musique contemporaine juive avec un pianiste et un clarinettiste. Ils vont présenter le spectacle une fois, et ensuite l'endisquer au Domaine Forget.»

À l'église Saint-Marc de Longueuil le 25 septembre

Exposition:

Rodin au MBAM

«Je suis allé voir cette expo il y a quelques semaines, mais j'avais décidé de tout lire, alors je me suis arrêté après deux heures... Je vais devoir y retourner pour finir ma visite. C'est vraiment intéressant, car on voit davantage le processus de création de Rodin que les oeuvres finales. C'est bien monté et bien documenté.»

Au Musée des beaux-arts de Montréal jusqu'au 18 octobre