Jean Leloup va faire sa rentrée sur scène à l'automne, à Montréal et à Québec, avec deux spectacles complètement différents comme autant de chapitres d'un même livre: Jean Leloup et son orchestre - En concert à Paradis City, un show électrique avec son groupe augmenté d'une section de cordes, et Jean Leloup solo - Le fantôme de Paradis City, en mode acoustique, qui en sera le prolongement. Les billets pour toutes les représentations ont été mis en vente hier sur le coup de midi.

«J'avais envie de me préparer un beau show à mon goût, mais j'avais deux idées et je ne savais pas dans quelles salles faire ça, d'expliquer Leloup au téléphone. Quelqu'un a suggéré de faire deux shows différents et, sur le coup, j'ai dit: "Ça ne se peut pas, ça ne marchera jamais.» Mais pourquoi pas? Les deux spectacles vont être très particuliers parce que j'ai vraiment eu le temps de travailler et de penser à ça. On va entrer dans un drôle de monde.»

Leloup parle du concert électrique comme d'un «feu d'artifice avec des violons classiques» et d'un concert acoustique «extrêmement urbain, avec du feeling» qui sied bien à l'amateur du bluesman Robert Johnson en lui, qui a également «un petit côté romantique des années 20».

«Le concert électrique est vraiment placé-placé, c'est un show de cabaret classique avec de la bonne énergie, tandis que l'autre est complètement déjanté: j'y mets l'accent sur la mise en scène, le théâtre. Juste avec ma guitare, je me permets d'aller de gauche à droite et d'inventer à mesure. Je m'amuse.»

Le voyageur et son fantôme

Le concept qui unit les deux spectacles est associé à la thématique du voyage qui parcourt l'album À Paradis City, explique Leloup: «Il y a un corbeau qui se promène et un voyageur qui est en train de mourir. Le spectacle, c'est le passé du voyageur, sa jeunesse, ses passions orageuses qui défilent devant ses yeux. La passion de Paradis City.»

Le voyageur faiblit, le show électrique se termine et on se donne rendez-vous à Wilfrid-Pelletier et au Grand Théâtre où nous attendra son fantôme. «Tout ce qui est texte entre les chansons, tout ce qui est étrange va plus facilement dans le show solo, explique Leloup. Tu ne vas pas te mettre à parler aux gens pendant trois heures si t'as un band qui attend. Mais l'autre spectacle va aller chercher beaucoup du plaisir de faire jouer un band ensemble.»

Dans les deux spectacles seront projetées des images que Leloup a rapportées des voyages qui ont inspiré l'album À Paradis City et d'autres qu'il tourne ces jours-ci: «Il y a trois jours, il y avait un incendie sur la 20 avec des fumées pas possibles et j'ai pris ça en vidéo. Il y a aussi les oies sauvages que j'aurais aimé filmer, mais je vais essayer de me reprendre bientôt.»

Les deux concerts lui permettront de chanter ses meilleures chansons, une cinquantaine estime-t-il, dont certaines qu'il n'a pas jouées depuis longtemps. Et pour la première fois, il va oser monter seul sur scène pour un spectacle entier.

«C'est sûr que je n'aurais pas fait ça il y a 10 ou 15 ans, mais là, j'ai assez de chansons qui sont connues depuis un bout de temps, dit-il. Je suis quelqu'un qui a principalement fait de la musique tout seul avec ma guitare, mais je ne me sentais pas prêt à aller devant le monde et leur dire: "Ça, je vous le donne.» J'étais presque gêné.»

À Paradis City, applaudi par la critique, s'est écoulé à 55 000 exemplaires en deux mois. Cet album a surtout permis à Leloup de se sentir prêt à relever le défi de ses deux spectacles. «J'ai vraiment aimé faire cet album-là et il m'a aussi placé la tête par rapport à ce que j'ai envie de faire, dit-il. Ç'a été un bon exercice pour moi: tu te cherches et tu finis par arriver pas mal chez vous.»

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Au Métropolis, les 22 et 23 octobre, et au Capitole, le 31 octobre; à Wilfrid-Pelletier, le 5 décembre, et au Grand Théâtre de Québec, le 12 décembre.