Quels albums sortent au Québec cette semaine et quels sont les clips les plus récents? Quels artistes s'illustrent sur les ondes des radios commerciales et qui perce plutôt dans les radios universitaires? Quels spectacles voir dans telle ou telle ville? Et pourquoi pas des suggestions de la scène émergente par un artiste établi, à commencer par Pierre Lapointe?

Lors de ses Rencontres annuelles qui se déroulent aujourd'hui au Marché Bonsecours, l'ADISQ dévoilera une nouvelle plateforme numérique pour la promotion des artistes québécois, assortie de nouveaux palmarès qui seront notamment publiés chaque semaine dans La Presse et La Presse+.

«Quiconque veut voir ce qui se passe sur la planète de la musique québécoise va tout avoir», lance Solange Drouin, vice-présidente aux affaires publiques et directrice générale de l'ADISQ.

De la place pour les artistes émergents

Ce projet d'envergure, qui se situe quelque part entre les sites américains Allmusic et Metacritic, fait suite à la volonté de l'ADISQ de créer une plateforme numérique. Or, pour cela, il fallait de l'argent; celui-ci est issu de l'achat d'Astral par Bell.

«On faisait partie des projets présentés au CRTC qui devaient être financés dans le cadre de la transaction», précise Julie Gariépy, directrice des communications et des Galas de l'ADISQ.

Le but de l'ADISQ: faire connaître un plus grand nombre d'artistes québécois et, en fin de compte, stimuler la vente d'albums et de billets de spectacles. «C'est cousu dans ce projet-là d'offrir une vitrine diversifiée, de faire ressortir les artistes émergents», fait valoir Solange Drouin.

Différents palmarès

Chaque mardi, tous les nouveaux albums québécois de la semaine seront répertoriés dans une section de nouveautés, de même que les plus récents clips. Les artistes auront des fiches descriptives, tirées de leur page Facebook. Il y aura un fil de ce qu'ils partagent sur Twitter.

L'ADISQ a également conçu des palmarès de niche qui s'ajouteront à ceux des ventes et de la radio BDS. Il y aura un top radio par régions, un top des ventes anglophones, un top des ventes numériques et des listes de recommandations issues des fortes rotations des radios universitaires et des radios dites «amplifiées», soit les SiriusXM, Stingray (Galaxie) et certaines radios communautaires. L'ADISQ désire mettre en vitrine les artistes québécois anglophones, même si «l'ADN de l'ADISQ demeure la musique francophone», précise Solange Drouin.

En collaboration avec La Vitrine, la nouvelle plateforme de l'ADISQ proposera un calendrier des spectacles partout en province. «C'est une section qui sera géolocalisée par régions», indique la chargée de projets Elizabeth Grenier.

Les choix de Pierre Lapointe

Chaque mois, un artiste établi recommandera un artiste émergent. Pierre Lapointe, qui s'est déjà servi de la vitrine du Gala de l'ADISQ pour vanter les Malajube et Philippe B, sera le premier à passer le flambeau. Ses choix et ceux de son protégé feront même l'objet de deux listes de 25 chansons qui seront affichées sur le service d'écoute en ligne Rdio (le seul fournisseur avec lequel une collaboration était possible).

La plateforme numérique de l'ADISQ veut devenir «un reflet de la grande diversité musicale au Québec» et «un véritable radar de toutes les tendances musicales».

L'ADISQ veut notamment obtenir un palmarès de ce qui s'écoute sur les services d'écoute en ligne (streaming), mais la technologie ne le permet pas pour l'instant.

À l'ordre du jour des Rencontres

L'animatrice Claudine Prévost dévoilera aujourd'hui la nouvelle plateforme numérique au Marché Bonsecours lors des Rencontres de l'ADISQ, qui se déroulent sur le thème «de la diversité et de la lucidité».

Alors que la musique populaire se consomme plus que jamais, il y sera question de redevances (les radios traditionnelles comparativement aux services d'écoute en ligne), ainsi que de contenu québécois et de positionnement à l'ère de la programmation qui fonctionne par algorithmes.

Maxime Rémillard, président et chef de la direction du Groupe V Média, discutera avec l'animateur Éric Salvail de l'avenir de MusiquePlus et MusiMax. En fin de journée, des panélistes discuteront de la façon dont les fournisseurs de services de télécommunications pourraient contribuer financièrement au développement des contenus culturels.